La musique en guise d’arme : l’artiste russe Monetotchka, chanteuse pop de 27 ans, a quitté la Russie en 2022 après l’invasion en Ukraine, et s’est donné pour mission de soutenir la diaspora russe et tous ceux qui ne peuvent protester contre la guerre, la propagande, et la répression dans leur pays natal. »Cela me fait beaucoup de peine de voir la jeune génération grandir dans un environnement où la guerre, la violence et la cruauté sont monnaie courante », a déclaré Monetotchka, de son vrai nom Elizaveta Andreevna Gyrdymov, lors d’une réunion de l’association Russie-Libertés samedi dernier à Paris. »Tout ce que je peux faire, c’est me tenir loin de ces dingues et soutenir ceux qu’ils ont pris en otage. »L’artiste, installée en Lituanie, a été qualifiée d' »agent étranger » par les autorités russes, et figure sur une liste des personnes recherchées.

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Ces poursuites ont complexifié la logistique de ses tournées et l’ont privée d’une importante source de revenus. Auparavant, elle attirait les foules en Serbie ou en Turquie. Elle doit désormais éviter les pays amis du Kremlin, et choisir ses compagnies aériennes avec soin pour éviter une extradition vers la Russie. Malgré tout, Monetotchka a réussi à donner un nouveau souffle à sa carrière. Actuellement en tournée, elle se produira dans des dizaines de pays, dont les États-Unis, l’Australie et le Japon. Son dernier album date de 2024 et elle travaille à un nouvel opus. L’artiste, devenue célèbre dès ses 17 ans, a vu sa popularité croître encore depuis son exil. Un tube, qui évoque la nostalgie d’une Russie d’avant-guerre perdue, est notamment devenu viral sur TikTok, où Monetotchka compte 3,6 millions d’abonnés. Malgré la criminalisation de la dissidence, les chansons de Monetotchka n’ont pas été interdites en Russie. D’après elle, ses fans sont plus nombreux dans le pays depuis le début de la guerre. Elle surnomme ses chansons « notre code secret », espérant qu’elles aident ses fans en Russie à survivre aux jours sombres.

Si elle a pu faire ses bagages et partir lorsque la guerre a éclaté, elle assure connaître des artistes réduits au silence en raison des pressions exercées par le Kremlin sur eux et leurs familles. La chanteuse, qui a eu deux enfants en exil, a aussi eu ses mots : »À quoi bon tout cet héroïsme s’il n’y a pas de simple bonheur humain ? »

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