Les derniers otages vivants du 7 Octobre ont été libérés, lundi 13 octobre, après deux années de captivité. «Bienvenue à la maison», ont répété les autorités israéliennes, dans une série de messages publiés sur les réseaux sociaux. Un pour chacun des otages israéliens libérés dans la matinée. Ils sont 20, uniquement des hommes, âgés de 21 à 48 ans.
Au moment de leur enlèvement, trois d’entre eux officiaient dans l’armée israélienne, tandis que onze autres ont été capturés sur le site du festival Tribe of Nova – théâtre du pire massacre commis lors de l’attaque du Hamas, le 7 octobre 2023. Ces 20 Israéliens et binationaux étaient donc les derniers survivants des 251 personnes faites prisonnières par le groupe islamiste palestinien.
Le Hamas et ses alliés détiennent toujours, par ailleurs, les dépouilles de 24 otages morts ou présumés morts. Une liste incluant le soldat israélien Hadar Goldin, tué en 2014 (qui ne fait donc pas partie des personnes enlevées en 2023). L’accord conclu entre Israël et le Hamas, dans la nuit du mercredi 8 au jeudi 9 octobre, prévoyait que les corps sans vie de 28 otages soient remis sans délai à l’Etat hébreu, en échange de la libération de milliers de prisonniers palestiniens. Mais seules quatre dépouilles ont, pour l’instant, été rendues.
Le Hamas avait auparavant annoncé que la récupération de certains corps pourrait prendre du temps, faute de localisation. Dans la liste des 28, un doute persiste concernant le décès du soldat Tamir Nimrodi, dont la mort n’a jamais été confirmée.
Parmi les 251 otages du 7 Octobre, au moins 35 étaient déjà morts lorsqu’ils ont été emmenés dans l’enclave palestinienne, selon notre décompte. C’est notamment le cas de 11 des 25 soldats qui ont été capturés. Aux 33 décès officialisés dès les premiers mois suivant l’assaut du Hamas, s’est ajouté celui d’Idan Shtivi, le 7 octobre 2024.
A l’occasion des commémorations du massacre, les autorités israéliennes ont affirmé détenir des preuves «médicales» que le jeune homme avait été tué avant d’être enlevé. Puis, le 2 décembre 2024, Israël a annoncé qu’Omer Neutra, militaire israélo-américain, était, lui aussi, mort lors de l’assaut du 7 octobre 2023. Ces corps de victimes de l’attaque terroriste avaient été emportés pour servir de monnaie d’échange.
Le 7 Octobre, 216 otages ont donc été capturés vivants : 91 étaient des filles et femmes, 125 des garçons et hommes, et 35 étaient âgés de moins de 18 ans. Parmi ces otages se trouvait une majorité de ressortissants israéliens ou binationaux – dont certains ont été naturalisés pendant leur captivité en vue de favoriser leur libération –, mais aussi 31 travailleurs agricoles thaïlandais, ainsi que quatre étrangers d’autres nationalités.
Sur le total des 216 enlevés vivants, 166 ont été rendus, ou sauvés, en vie. Les 50 autres ont donc péri en captivité. Les conditions de leur décès sont difficiles à établir, d’autant qu’elles varient largement d’un récit à l’autre, selon qu’il émane du Hamas ou des autorités israéliennes.
D’après ces dernières, un certain nombre a été éliminé par leurs geôliers. D’autres ont été victimes des traitements infligés par leurs ravisseurs, de l’absence de soins, ou parfois des tirs israéliens. A ce jour, l’armée israélienne a reconnu que trois otages, a minima, ont été abattus par erreur lors d’une opération menée en décembre 2023. Israël admet aussi qu’il est «hautement probable» qu’au moins trois autres captifs aient été tués «à la suite d’une frappe aérienne de Tsahal», en novembre de la même année.
Jusqu’à ce lundi, les libérations s’étaient principalement concentrées sur deux vagues, correspondant aux deux trêves négociées entre le Hamas et Israël. Dès la fin du mois de novembre 2023, une première pause dans les hostilités avait permis la plus grande libération d’otages. Avec le retour de 105 civils en vie.
Pendant cette période de négociation d’un cessez-le-feu, 78 femmes et enfants israéliens avaient été libérés dans le cadre d’un accord d’échange. Tandis que trois Israéliens ayant la double nationalité russe et 24 étrangers (23 Thaïlandais et un Philippin) ont été remis au même moment à Israël, mais pour leur part en dehors de l’accord d’échange.
Fin 2023, les militants du Hamas avaient aussi libéré quatre femmes pour des «raisons humanitaires». Tandis qu’un otage a été secouru par l’armée israélienne. Dans les premiers mois de 2024, sept autres otages ont à leur tour été libérés lors d’opérations militaires. Un an après l’attaque, 117 otages avaient donc été rendus vivants. Auxquels s’ajoutent 38 corps sans vie rapatriés en Israël.
Une seconde trêve, en vigueur du 19 janvier au 18 mars, a permis de libérer 28 otages supplémentaires, correspondant aux dernières femmes vivantes, aux personnes âgées et ceux à la santé fragile. Parmi eux figurait le Franco-israélien Ofer Kalderon, remis à Israël le 1er février.
A ces 28 libérations, se sont ajoutées celles de deux otages qui étaient détenus à Gaza depuis une dizaine d’années (et non inclus dans le total des 251 otages capturés le 7 Octobre) : l’Israélo-éthiopien Avera Mengistu et l’Arabe israélien Hisham al-Sayed, libérés le 22 février.
Un 29e otage est revenu vivant sur le sol israélien début 2025 avec la libération, le 12 mai, de l’Israélo-américain Edan Alexander.
La trêve de l’hiver 2025 s’est aussi accompagnée de la remise des corps de huit otages décédés, après avoir été jusque-là présumés vivants. Le 20 février, les corps d’Oded Lifshitz, de Shiri Bibas, et de ses fils Kfir et Ariel, ont ainsi été rendus à Israël. Le bébé et l’enfant étaient vite devenus des symboles en Israël. A plusieurs reprises, le Hamas avait annoncé leur mort, sans qu’Israël ne confirme. Le 27 février, le corps d’Ohad Yahalomi, dernier otage franco-israélien, était, par la suite, rapatrié dans l’Etat hébreu, en même temps que les dépouilles de trois autres otages.
En 2025 toujours, d’autres corps d’otages, dont les décès étaient quant à eux déjà connus, ont aussi été récupérés par l’armée israélienne. En plus des huit corps rendus par le Hamas, douze ont ainsi été exfiltrés de l’enclave palestinienne. Le 5 juin, Israël s’emparait, par exemple, des dépouilles de Gadi Haggai et Judy Weinstein, un couple d’Israélo-Américains tués par le Hamas en octobre 2023. Puis, le 7 juin, le corps du dernier otage thaïlandais, Pinta Nattapong, mort en captivité, était extrait de la bande de Gaza. Fin août, l’armée retrouvait ensuite deux autres corps, ceux d’Ilan Weiss et d’Idan Shtivi.
Au milieu des dépouilles que les forces israéliennes sont parvenues à retrouver en 2025, se trouvait un treizième corps recherché, lui, depuis 2014. Celui du militaire Oron Shaul, tué cette année-là et dont la dépouille était depuis conservée dans les tunnels du Hamas.