MOSTAFA ALKHAROUF / Anadolu via AFP
Des chars et des véhicules militaires israéliens sont déployés, après la mise en œuvre du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas à Gaza, le 14 octobre 2025.
INTERNATIONAL – Dans les ruines de bande de Gaza, le Hamas étendait ce mardi 14 octobre sa présence dans les zones où l’armée israélienne s’est retirée, sans attendre la suite des négociations sur le plan en vingt points du président américain. Et le mouvement islamiste a mené une campagne de répression dans les rues de l’enclave palestinienne et a exécuté des « collaborateurs » présumés.
Observant la situation se détériorer depuis la Maison Blanche, Donald Trump a menacé mardi soir le Hamas : « S’ils ne se désarment pas eux-mêmes, nous les désarmerons ». « Cela se passera vite et peut-être violemment », a-t-il encore prévenu devant la presse à la Maison Blanche.
Le dirigeant républicain n’a pas donné plus de précisions sur la forme que prendrait une telle opération de désarmement, ni sur le délai qu’il donnait au mouvement islamiste palestinien, parlant seulement d’une durée « raisonnable ».
Forces de sécurité du Hamas déployées dans plusieurs villes
Donald Trump a aussi exhorté mardi le Hamas à restituer les corps des otages décédés à Gaza, une étape qu’il juge nécessaire pour passer à la prochaine phase de son plan pour le territoire palestinien. « Le travail N’EST PAS FINI. LES MORTS N’ONT PAS ETE REMIS COMME PROMIS ! », a lancé le président américain sur sa plateforme Truth Social, au lendemain d’un déplacement en Israël et en Égypte lors duquel il avait annoncé, sur un ton triomphaliste, que la « paix » régnait désormais au Moyen-Orient.
Cette prise de parole de Donald Trump survient alors que des journalistes de l’AFP ont observé ces dernières heures des membres des forces de sécurité du mouvement islamiste palestinien déployés dans plusieurs villes de la bande de Gaza, sur des marchés ou sur des routes. Après plusieurs jours d’échauffourées, des témoins ont fait état d’« intenses » combats à Gaza-ville, dans le quartier de Choujaïya, opposant selon eux une unité affiliée au Hamas à des clans et gangs armés dont certains seraient soutenus par Israël.
La « Force dissuasive », organe récemment créé au sein de l’appareil sécuritaire du Hamas, « mène une opération » pour « neutraliser des personnes recherchées », a indiqué à l’AFP une source sécuritaire palestinienne à Gaza. Ces « opérations de terrain » visent à « garantir la sécurité et la stabilité dans différentes zones de la bande de Gaza ».
Vidéo d’exécution sommaire de « collaborateurs » à Gaza-ville
Le Hamas a par ailleurs publié une vidéo montrant ce qu’elle présente comme l’exécution de huit hommes « collaborateurs » d’Israël en pleine rue à Gaza-ville. L’AFP n’est pas en mesure de déterminer dans l’immédiat l’authenticité, la date de tournage ou le lieu.
On y voit huit hommes les mains liées dans le dos et les yeux ou la tête bandés, être traînés sur une place, être mis à genoux, et alignés avant de se faire abattre, chacun d’une rafale par des hommes armés postés derrière eux alors que la lumière du jour décroît. Sur le canal Telegram d’Al-Aqsa TV, la vidéo est accompagnée de cette légende : « La résistance exécute la peine de mort contre un certain nombre de collaborateurs et de hors-la-loi dans la ville de Gaza. »
La Commission indépendante pour les droits de l’homme (ICHR), organisme créé par l’Autorité palestinienne en 1993, a exigé mardi « la fin des exécutions extrajudiciaires et arbitraires dans la bande de Gaza ».
Selon une source sécuritaire palestinienne à Gaza, une « unité de sécurité de la résistance a exécuté » lundi « huit collaborateurs de la famille Doghmoush » dans la ville de Gaza. Selon des sources concordantes, des affrontements armés entre forces du Hamas et membres du clan Doghmoush, une grande famille palestinienne de la bande de Gaza, ont déjà fait plusieurs morts de part et d’autre vendredi, date de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu entre le Hamas et Israël.