Par
Cédric Nithard
Publié le
14 oct. 2025 à 16h29
Ce lundi 13 octobre, Isabelle Perrein a présenté son comité de soutien lors d’une conférence de presse qui a surtout été l’occasion pour la candidate aux municipales à Montpellier de s’ériger en « dernier rempart » et de cibler tout particulièrement « le diable », à savoir La France Insoumise, et ceux qui ont déjà « pactisé » avec. La tête de liste du mouvement Aimer Montpellier sort la sulfateuse pour affirmer d’autant plus son indépendance. De « la coureuse de fond » au « roc » , place désormais au « soldat » Isabelle Perrein.
« Je suis la seule à n’avoir jamais pactisé avec le diable »
Si Isabelle Perrein n’avait jusque-là pas fait mystère de ses manques d’affinité avec La France Insoumise, ils auraient été confortés par ses rencontres avec les Montpelliérains. « Dans chaque quartier, on me dit la même chose avec colère et inquiétude. Ils refusent de voir Montpellier tomber aux mains de La France Insoumise. Je les comprends ». S’érigeant comme « le dernier rempart face à ceux qui veulent piétiner les valeurs de notre République », la notaire affirme d’autant plus son indépendance : « Je suis la seule à n’avoir jamais pactisé avec le diable, la seule à n’avoir jamais trahi ». Le « diable » en question étant LFI coupable « d’avoir quitté l’arc républicain. Elle crache sur nos institutions, elle rejette la laïcité, elle attise les divisions. LFI c’est le chaos, c’est l’ennemi de la République ». Tandis que dans cette phase des municipales les discussions se déroulent en coulisse entre les partis et mouvements, Isabelle Perrein prévient : « Je ne ferai jamais alliance avec l’ennemi ».
Une affirmation pour mieux sortir la sulfateuse en arrosant le paysage politique local coupable, eux, d’avoir « pactisé avec le diable ». D’abord sa candidate Nathalie Oziol qui « incarne cette idéologie sectaire », puis, bien que ciblé par LFI, le maire socialiste Michaël Delafosse n’est pas épargné pour « être soumis à son parti et avoir tracté pour eux sans aucune honte » en faisant référence aux dernières législatives. Et même Mohed Altrad qui « sur les conseils de Serge Martin a ouvert les portes du conseil municipal à Nous Sommes soutenu par LFI » et enfin l’écologiste Jean-Louis Roumégas qui « a déjà des Insoumis dans ses rangs et est prêt à toutes les compromissions pour gagner, même vendre son âme au diable ». Autant de candidats, ou potentiels, qui pour Isabelle Perrein ont « soutenu ou soutiennent encore une idéologie mortifère, une idéologie qui rêve d’en finir avec notre modèle républicain, qui fracture la société, qui flatte les extrêmes, qui cultive la haine plutôt que l’unité ».
« je refuse que l’on me colle une étiquette partisane »
Estimant que « LFI veut faire de Montpellier un laboratoire du désordre », Isabelle Perrein oppose vouloir, elle, « en faire un exemple de la République » et attaque particulièrement Nathalie Oziol et Jean-Louis Roumégas qui « s’adressent aux Montpelliérains issus de l’immigration pour les enfermer dans une case, pour les stigmatiser, les réduire à leur religion, les instrumentaliser » en affirmant que « ce communautarisme me révolte, cette vision de la France me fait honte. Les Montpelliérains doivent savoir, ouvrir les yeux et refuser les faux-semblants ». En vue des 15 et 22 mars, elle exhorte donc : « Montpellier ne doit pas céder à la peur du diable, ne doit pas se contenter de voter contre. Montpellier ne doit pas choisir entre le cynisme et l’extrémisme, entre la peste et le choléra. Montpellier mérite mieux ». Un mieux qui passerait par « le courage de faire un vrai choix, le seul choix libre, sincère et républicain. Les Montpelliérains doivent avoir le courage de faire ce choix, le courage de voter pour plutôt que contre par peur du diable ».
Après avoir obtenu le soutien du MoDem34 récemment et en espérant rassembler le centre et la droite derrière elle, Isabelle Perrein martèle son positionnement : « Je suis la seule candidate indépendante, la seule à n’être tenue par aucun parti, aucun appareil, aucune arrière-pensée. Je suis libre et je compte le rester ». Une affirmation couplée à un avertissement : « Je le dis avec force, je refuse que l’on me colle une étiquette partisane. Je ne suis pas une variable d’un sondage, je suis une candidate libre. Toute tentative de me rattacher à un parti serait mensongère, manipulatoire et contraire à l’éthique démocratique ».
Vidéos : en ce moment sur ActuUn comité de soutien
Si elle refuse les étiquettes, la candidate ne ferme pas les bras à des soutiens de tous bords. « Ce qui compte chez nous, ce n’est pas d’où l’on vient, c’est ce que l’on veut bâtir ensemble, tous unis » souligne Isabelle Perrein. Après l’association Alerte Montpellier, le mouvement Aimer Montpellier poursuit ainsi sa construction avec un comité de soutien présidé par Marie Francalanci (ancienne chef d’entreprise, 1ère femme présidente du syndicat des photographes professionnelles, ancienne élue à la CCI et à la Chambre des Métiers, Maître-artisan), épaulée par Brigitte Roussel-Galiana (ancienne fleuriste, meilleur ouvrier de France en fleuristerie naturelle, Madame commerce de France et prix d’excellence de la chambre des métiers, ancienne adjointe aux commerces de la Ville de Montpellier).
Un comité de soutien dont les personnalités ont apporté leurs compétences et expertises pour la construction du programme d’Isabelle Perrein. (©CN / Métropolitain)
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On y retrouve également Irène Tolleret (viticultrice, ancienne maire de Fontanès et vice-présidente de la communauté de communes du Grand Pic Saint-Loup puis eurodéputée sur la liste de la majorité présidentielle, mandat qu’elle a choisi de ne pas défendre en 2024 pour rejoindre le MoDem afin de défendre les sujets agricoles, de ruralité et d’alimentation) ou encore Abdel Ameur (fils de harkis et ancien président des anciens combattants harkis, chef d’entreprise à la tête d’une agence immobilière et d’un syndic de copropriétés, ancien président du COBATY Montpellier Méditerranée).
Absents ce jour, figurent aussi Claude Brugues (bâtonnier et vice-président de la conférence des bâtonniers), Bernard Traviers (ancien vice-président de la métropole à la culture, magistrat honoraire, professeur de la faculté de droit), Jérôme Jeanjean (avocat, délégué du comité des Républicains pour la 1ère circonscription de l’Hérault, conseiller municipal de Palavas-les-Flots) et Patricia Carolus-Daniel (présidente du MoDem Hérault, conseillère municipale de La Grande-Motte).
« Je suis un vrai soldat »
Des soutiens qui ont chacun apporté leurs compétences et expertises dans la construction du programme d’Aimer Montpellier. « Ce sont des femmes et des hommes de conviction, aux parcours exemplaires, qui incarnent les valeurs que je défends : le courage, l’indépendance, l’humanisme et la fidélité à la République » loue Isabelle Perrein.
Face à une gauche fracturée, la candidate clame toute sa détermination à six mois de l’échéance. « Je suis un vrai soldat et je ne compte rien lâcher. Ce que veulent les Montpelliérains aujourd’hui c’est du bon sens et de l’écoute, de la justice sociale et je compte bien mener ce combat pour la ville et ses habitants ». Un « soldat » avec un adversaire désigné : « le diable » LFI. Pas sûr que ces derniers, et les autres susmentionnés, affairés à d’autres combats et ne voyant certainement pas de danger à ces attaques venues pour une fois d’un autre bord que le leur, n’y prêtent attention… Peut-être plus dans quelques mois.
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