La télévision du Hamas a publié une vidéo montrant ce qu’elle présente comme l’exécution de huit hommes «collaborateurs» d’Israël en pleine rue dans la ville de Gaza après le retrait de l’armée israélienne dans le cadre du cessez-le-feu parrainé par les Etats-Unis.
La vidéo, dont l’AFP n’est pas en mesure de déterminer dans l’immédiat l’authenticité, la date de tournage ou le lieu, a été publiée lundi soir sur le canal Telegram d’Al-Aqsa TV accompagnée de cette légende : «La résistance exécute la peine de mort contre un certain nombre de collaborateurs et de hors-la-loi dans la ville de Gaza.»
On y voit huit hommes les mains liées dans le dos et les yeux ou la tête bandés, se faire traîner sur une place, être mis à genoux, et alignés avant de se faire abattre, chacun d’une rafale par des hommes armés postés derrière eux alors que la lumière du jour décroît.
La Commission indépendante pour les droits de l’homme (ICHR), organisme créé par l’Autorité palestinienne en 1993, a exigé mardi «la fin des exécutions extrajudiciaires et arbitraires dans la bande de Gaza». «La vague d’exécutions extrajudiciaires et de tirs dans les jambes survenue après le cessez-le-feu dans la bande de Gaza ne peut être justifiée en aucune circonstance», a ajouté la Commission, dénonçant «un crime légal et moral» et appelant à ce que les coupables soient traduits en justice et condamnés.
Selon une source sécuritaire palestinienne à Gaza, une «unité de sécurité de la résistance a exécuté» lundi «huit collaborateurs de la famille Doghmoush» dans la ville de Gaza. Selon des sources concordantes, des affrontements armés entre forces du Hamas et membres du clan Doghmoush, une grande famille palestinienne de la bande de Gaza, ont fait plusieurs morts de part et d’autre vendredi, date de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu entre le Hamas et Israël, et dimanche soir.
Accusant le clan Doghmoush d’être «affilié à l’occupation» et de plusieurs meurtres, une source au sein du ministère de l’Intérieur de Gaza, placé sous l’autorité du Hamas, avait indiqué dimanche soir qu’une soixantaine de membres de cette famille avaient été arrêtés à la suite de ces violents heurts.
Ces derniers jours, «il suffisait d’appartenir à la famille Doghmoush pour se faire tirer dans les jambes, se faire tuer, arrêter ou brûler sa maison», a dénoncé Abou al-Hassan Doghmoush, figure du clan, sur Facebook en rejetant les accusations de collaboration avec Israël.
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