Didier Toublanc, de l’Académie du Jazz de l’Ouest, sera accompagné par Côte Ouest Jazz Quintet pour présenter cette légende du jazz.
Presse Océan : Qui est Pannonica ?
Didier Toublanc : « Issue de la branche anglaise des Rothschild, Pannonica est née en 1913 à Londres. Sa mère Rosika, Hongroise est championne de tennis, et son père Charles Rothschild, est banquier par devoir filial et entomologiste par passion. Il donnera d’ailleurs comme prénom à sa fille le nom d’un papillon de nuit. Enfant rebelle, adolescente intrépide et jeune femme au désir d’aventure, elle se découvre une passion pour l’automobile et l’aviation et s’engage activement dans l’action pendant la Seconde Guerre mondiale. »
Comment découvre-t-elle le Jazz ?
« Son frère Victor, qui a découvert cette musique lors d’un voyage en Amérique, lui fait écouter à son retour à Londres des enregistrements de Duke Ellington, et il l’emmène assister à un concert de Benny Goodman. C’est alors pour Pannonica une véritable révélation, et le jazz résonne à ses oreilles comme un hymne à la liberté. »
Comment se manifeste sa passion pour le jazz et les jazzmen ?
« La vie mondaine qui est la sienne après son mariage avec le diplomate Jules de Koenigswarter lui devient vite insupportable, et après une séparation à l’amiable, elle gagne les USA où elle s’immerge avec frénésie dans le tourbillon nocturne des clubs de jazz de New York, tissant des liens étroits avec les musiciens qui, gagnés par son élégance, sa gentillesse, sa générosité et son humour la surnommeront’’la baronne’’ ou’’Nica’’.»
Elle a été aussi une véritable mécène ?
« Pour beaucoup, de Charlie Parker à Bud Powell, de Thelonious Monk à Miles Davis et bien d’autres, elle sera beaucoup plus qu’un simple mécène, se tenant à leur chevet quand ils sont malades, remplissant leurs frigos vides, payant leur loyer… quand elle ne les héberge pas elle-même. Elle lutte également bec et ongles contre les autorités pour l’abolition de mesures discriminatoires à l’égard de leur profession ou de leur couleur de peau. Cette attitude audacieuse dans une Amérique ségrégationniste l’a souvent fait mépriser, notamment par la presse à scandale, la faisant passer pour une drôlesse fantasque et excentrique. Mais nombreux sont les jazzmen qui, pour l’honorer et lui rendre l’amour sans calcul qu’elle leur prodiguait, ont écrit pour elle de belles compositions, parfois devenues de grands standards de jazz. »
L’info en plus
Prochain rendez-vous
25e édition du Festival La Nuit du Jazz, samedi 8 novembre à La Cité des Congrès. Thème : La Nuit du Jazz chante les plus grandes voix du jazz. Renseignements : 02 51 72 01 01 www.academiedujazzdelouest.com