Par
Dorine Goth
Publié le
15 oct. 2025 à 6h02
Des propriétaires qui rechignent à entrer dans les clous. 10 ans après la mise en place de l’encadrement des loyers à Paris, le résultat est toujours « moyen », selon le dernier baromètre de la Fondation pour le logement publié en septembre 2025. Selon leurs chiffres, un tiers des annonces ne respecte pas la législation. Ce dispositif limite le montant maximal qu’un propriétaire peut exiger pour son logement. Et au sein même de la capitale, de nombreuses disparités existent entre les arrondissements.
Plus de 2 800 euros par an de trop
Au total, 31 % des offres étaient au-dessus du plafonnement. Un nombre en légère baisse par rapport à 2021 où il s’élevait à 35 % mais en hausse de 3 points par rapport à 2023. « L’hypothèse d’un effet JO qui aurait expliqué la légère hausse de 2024 n’est plus suffisante », analyse la fondation. En moyenne, le dépassement s’établit à 237 euros par mois, soit 2 844 euros par an.
Elle met en cause la rétraction du marché locatif qui entraîne une « plus forte tension sur le niveau des loyers » ainsi que les attaques en justice contre l’encadrement. En 2025, le loyer moyen est en hausse de 6 % pour atteindre 1 222 euros (contre 1 150 euros en 2024). Et le portrait-robot de l’appartement illégal est peu reluisant : il s’agit souvent de passoires thermiques (DPE G) de moins de 10 m² et meublées pour les avantages fiscaux. Or, depuis 2023, il est aussi illégal de proposer à la location des appartements au DPE F et G.
Le 8e arrondissement champion du dépassement
Mais tous les arrondissements de Paris ne sont pas traités à la même enseigne. Ceux du centre et de l’ouest parisien excellent dans l’art du non-respect de la réglementation. Le 8e arrondissement fait figure de très mauvais élève avec près d’une annonce sur deux (48 %) non conforme, suivi des 7e, 16e et 17e arrondissements (41 %). Seule exception : le 1er arrondissement et « seulement » un quart des offres illicite. « En règle générale, les quartiers situés à l’ouest et au centre de Paris, là où la pression du marché est la plus forte, concentrent les taux d’annonces non conformes les plus élevés », analyse la fondation.
Sur les 20 arrondissements de Paris, ceux du centre et de l’ouest font figure de mauvais élèves dans l’application de la réglementation sur l’encadrement des loyers. (©Fondation pour le logement)
À l’inverse, il faut se rendre dans le 14e arrondissement de Paris pour avoir le plus de chance de tomber sur un propriétaire « réglo ». Dans cet arrondissement, 81 % des annonces sont dans les clous. Il est suivi du 13e (77 %) et puis des 1er et 20e arrondissements (74 %).
Des agences peu coopératives
Au milieu de la jungle urbaine pour se loger à Paris, certaines agences sont plus fiables que d’autres. Les offres sur SeLoger (76 %), Fnaim (73 %) et Logic-Immo (70 %) sont les plus conformes. Le spécialiste de la location de particulier à particulier (PAP) fait figure de très mauvais élève avec seulement 52 % de ses offres légales. « Si certaines agences font apparaitre des taux de non-conformité relativement faibles, nous sommes cependant en droit d’attendre de professionnels de l’immobilier qu’ils s’assurent que leurs clients respectent scrupuleusement la loi », plaide la fondation.
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Depuis 2023, Paris a mis en place une procédure de signalement des loyers excessifs. Au premier trimestre 2025, 4 000 signalements ont été effectués.
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