Le réalisateur du clip coréen a depuis admis avoir été “inspiré” par Yseult et a présenté ses excuses.

Ce samedi 11 octobre, l’autrice et interprète Yseult a été alertée par ses fans qu’un clip de K-pop avait plagié certains plans de la vidéo de son titre « Bitch you could never », réalisé par Shadrinsky et sorti en mai 2024. Les deux extraits, mis côte à côte, mettent effectivement en évidence un copié-collé flagrant.

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Même décor, même esthétique, mêmes scènes de bureau… Ironiquement, la chanson raconte que des gens essayent d’imiter Yseult sans jamais y parvenir. Les artistes coréens R.Tee et Soyeon, qui performent sur le morceau « DAMDADI », sorti en août dernier, sont sommés par les fans d’Yseult de donner des explications. 

La chanteuse, quant à elle, a pris la parole sur son compte X pour demander des comptes : « Le réalisateur, le label, les artistes et toute personne impliquée, le moins que vous puissiez faire c’est d’avoir la décence de créditer votre source. » Elle critique également le milieu de la K-pop et l’accuse d’appropriation du travail des artistes noir·e·s : 

« Soyons réalistes, l’industrie de la K-pop, comme beaucoup d’autres, pompe la culture noire comme un vampire depuis des décennies. Elle sample nos sons, vole nos mouvements, porte notre peau comme un costume, profite de notre douleur tout en effaçant nos noms ! Arrêtez de voler les artistes et de faire comme si cela n’avait aucune importance. »

Ce reproche envers la K-pop qui « pillerait » les artistes noir·e·s n’est pas nouveau, et Yseult n’est pas la première à dénoncer le phénomène. En 2020 déjà, le Guardian exposait une industrie dont nombre de ses hits étaient en fait le fruit du travail d’auteur·rice·s, compositeur·rice·s et producteur·rice·s noir·e·s, notamment afro-américain·e·s, moyennant une rémunération dérisoire. 

Une appropriation qui prend une dimension plus grave encore lorsque l’on constate la relative tolérance pour les attitudes et propos racistes des groupes comme des fans de K-pop, comme en 2017 lorsque le girls band Mamamoo faisait un blackface sur scène sur la reprise d’ »Uptown Funk ». 

Deux jours après le post initial d’Yseult, le réalisateur du clip incriminé, Hong Minho, par le biais du compte X du label RTST, a présenté ses excuses à la chanteuse française tout en affirmant avoir simplement été « inspiré » par elle et sa vidéo. 

« J’ai toujours admiré Yseult et les réalisateurs avec lesquels elle a travaillés, et cette admiration a naturellement inspiré les idées visuelles que j’ai imaginées durant ce projet. Cependant, je m’excuse sincèrement que le rendu de certaines scènes ressemble directement à son œuvre originale, et je regrette profondément l’offense que ça a pu causer, à elle et à son équipe. »

L’affaire aurait pu en rester là, mais les fans de la rappeuse Soyeon — qui fait un featuring sur le morceau DAMDADI et n’est donc pas visée par les accusations de plagiat — s’en sont pris massivement à Yseult, la pressant de s’excuser envers leur idole, proférant au passage des insultes racistes et grossophobes.

Depuis plusieurs jours, parce qu’elle a dénoncé publiquement le plagiat de son clip, dont le responsable a reconnu les faits à demi-mots, la chanteuse se fait cyberharceler sur les réseaux sociaux. Mais Yseult, qui n’en est pas, hélas, à son premier rodéo, persiste et signe, avec humour : « Je devrais juste faire un concert en Corée et filer aux voleurs des places au premier rang. Lol, ramenez vos caméras. »