Un nouveau rebondissement. Altice France, maison mère de SFR, annonce ce mercredi dans un message à ses salariés « rejeter immédiatement » l’offre formulée mardi soir par ses principaux concurrents Orange, Bouygues et Free. « Nous vous confirmons avoir reçu hier soir une offre indicative pour une partie des actifs d’Altice France. Cette offre a été immédiatement rejetée », indique simplement Arthur Dreyfuss, PDG de la maison mère de SFR, à ses salariés.

Ce mardi, Orange, Bouygues et Free ont annoncé dans un communiqué commun vouloir racheter « la plupart des actifs de l’opérateur SFR », pour un montant de 17 milliards d’euros. Selon les termes de l’offre déposée mardi, les trois opérateurs envisageaient de se partager les actifs à hauteur de 43 % pour Bouygues Telecom, 30 % pour le groupe Iliad (maison mère de Free) et 27 % pour Orange.

Un plan d’allégement de la dette

Le ministre de l’Économie et des Finances, Roland Lescure, a indiqué ce mercredi qu’il serait « extrêmement vigilant » quant à « l’impact sur le prix des consommateurs et l’impact sur la qualité de service » en cas de rachat de l’opérateur. De nombreuses rumeurs sur un potentiel rachat de SFR circulaient depuis plusieurs mois mais la proposition déposée ce mardi est la première offre à être officialisée.

Au 1er octobre, le groupe a vu sa dette passer de plus de 24 milliards à 15,5 milliards d’euros à la suite d’un accord conclu avec ses créanciers, qui se sont vus attribuer en échange 45 % des parts du groupe. Mais l’hypothèse d’une vente de SFR inquiète depuis plusieurs mois ses salariés, qui ont exprimé des craintes sur la pérennité de leurs emplois dans le cas d’une reprise.

Le plan d’allégement de la dette d’Altice France a ainsi été contesté par plusieurs syndicats du groupe. Début août, les élus du personnel s’étaient opposés devant le tribunal des activités économiques (ex-tribunal de commerce) de Paris à l’adoption du plan de sauvegarde accélérée. Une audience d’appel dans ce dossier doit se tenir le 4 novembre.

« Cette opération de concentration, si elle se concrétise, pourrait entraîner la suppression de plusieurs milliers d’emplois directs et indirects », a dénoncé ce mercredi la CFDT dans un communiqué. Elle a exigé des « garanties concrètes » dans le cas d’une reprise de l’opérateur.