Que peut-on attendre du retour d’Art Basel Paris 2025 ? Beaucoup de choses, à vrai dire. Sa prochaine édition aura lieu du 24 au 26 octobre, au cœur du Grand Palais. Mais la foire a pour habitude de s’étaler bien au-delà de l’enceinte du musée, pour vibrer au rythme de la vie culturelle parisienne, le temps d’un week-end. Comprenez plutôt : à chaque édition, son lot d’œuvres spectaculaires installées dans certains lieux emblématiques de la capitale, à voir gratuitement. Des objets d’art érigés au statut de véritables monuments urbains, sélectionnés avec une exigence rare, mettant en lumière les plus grands noms de l’art contemporain. Vogue a repéré cinq œuvres incontournables à découvrir en priorité.
Fabienne Verdier à la Cité de l’architecture et du patrimoine
“Tout quitter du jour au lendemain pour aller chercher, seule, au fin fond de la Chine communiste, les secrets oubliés de l’art antique chinois, était-ce bien raisonnable ?” interroge la peintresse française Fabienne Verdier (née en 1962 à Paris) dans son autobiographie Passagère du silence (Albin Michel, 2003). À l’aube des années 1980, celle qui est alors encore une jeune étudiante des Beaux-Arts se trouve comme “aimantée par le désir d’apprendre cet art pictural et calligraphique dévasté par la Révolution culturelle”. Elle y reste 10 ans, à travailler avec les derniers grands peintres chinois qui lui transmettent leur art d’une peinture spontanée, ainsi que leurs théories esthétiques. De retour en France, celle-ci devient l’un des grands noms de la peinture abstraite contemporaine, admirée, notamment, pour sa capacité à réinventer la technique en utilisant des outils qu’elle met elle-même au point, à l’instar de ses pinceaux géants, tenus à la verticale sur les toiles posées à terre. De quoi rappeler un certain Jackson Pollock, avec un résultat, néanmoins, tout à fait différent…
À la Cité de l’architecture et du patrimoine, ce sont 40 peintures abstraites grand format de Fabienne Verdier que le public peut découvrir, à partir du 22 octobre 2025 et jusqu’au 16 février 2026, sous le commissariat de l’historien de l’art Matthieu Poirier. Intitulée Mute, cette série appelle au silence, cher à la peintresse, presque autant que les notions de calme, de transformation et de flux. L’exposition, présentée conjointement par les galeries Lelong (Paris, New York) et Waddington Custot (Londres, Dubaï, Paris), se dévoile dans un parcours labyrinthique, en dialogue avec les volumes du musée et ses collections médiévales.