Publié le
15 oct. 2025 à 16h34
Nouveau vent de fronde contre le Grand cirque Zavatta, qui a décidément jeté son dévolu sur l’agglomération de Toulouse, en cette rentrée 2025. L’association PAZ a saisi la Métropole, après l’installation de ces circassiens et de leurs dizaines d’animaux vivants — dont des jeunes tigres — sur un grand parking de Toulouse Métropole à Basso-Cambo. Constatant « des dégradations » et des débordements, la Métropole va porter plainte. Le point.
Premier spectacle ce samedi à Toulouse
Après avoir défrayé la chronique à Saint-Orens et à Cugnaux, le cirque annonce désormais des spectacles pendant sept jours sur la commune de Toulouse. Sur les réseaux sociaux, il convie en effet son public à venir découvrir dès ce samedi 18 octobre 2025 son « nouveau spectacle avec les jongleurs, acrobates, équilibristes, magiciens sans oublier nos clowns ». Il rappelle aussi et surtout que « plus de 50 animaux » sont « à découvrir au Grand Cirque Zavatta » et invite à venir « découvrir nos majestueuses lionnes et notre star Jumbo, l’hippopotame géant ».
D’après nos informations, les circassiens ont en effet débarqué en nombre ce lundi 14 octobre au niveau de la place Édouard Bouillières, un site intercommunal situé face à l’ancien supermarché Casino.
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L’association PAZ alerte les collectivités
Une arrivée dans la Ville rose qui n’est (vraiment) pas du goût de l’association PAZ (Projet animaux zoopolis) : « Est-ce que les collectivités locales l’ont autorisé ? », s’interroge sa présidente Amandine Sanvisens. Considérant que « ce cirque s’installe régulièrement sans autorisation » — ce qui était encore le cas ces derniers jours à Cugnaux, où les tigres jouxtaient la route et les pistes de l’aéroport de Toulouse-Francazal, au grand dam des autorités —, elle indique avoir écrit dès lundi « au président » de la Métropole, par ailleurs maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc.
« La procédure pour les déloger est longue », dit la mairie
Interrogée par Actu Toulouse, la collectivité confirme ce mercredi 15 octobre 2025 que l’installation s’est faite sur un parking qui appartient à Toulouse Métropole, sans son aval et « sans autorisation de la préfecture », ajoute Gaëtan Cognard, maire de quartier. « Nous avons constaté leur arrivée lundi, et tout de suite mobilisé la police municipale, ainsi que la police nationale ». L’élu sait que d’espérer un départ du cirque relève de la mission impossible : « Le problème, c’est que la procédure classique pour les déloger est longue, cela prend jusqu’à trois semaines et les circassiens le savent ». Mais il l’assure : « On mobilise tous les leviers ».
Voitures déplacées, dégradations, vols d’énergie…
Gaëtan Cognard fait part de divers problèmes déjà constatés sur place : « À leur arrivée, ils ont déplacé des voitures avec un Manitou », souffle le conseiller municipal délégué à la politique de la ville. « Au regard des dégradations constatées sur le parking et des vols d’énergie [ils se sont branchés sur le réseau électrique, NDLR], on va déposer plainte à l’encontre du cirque ».
On a également sollicité la police nationale au titre de la maltraitance animale, car on a identifié qu’il pouvait y avoir des jeunes tigres et cela nous inquiète.
Gaëtan Cognard
Maire de quartier
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« On procède par ailleurs à l’enlèvement des affiches sauvages, qui ont été collées partout, et on facturera cette prestation au cirque », avance encore le maire de quartier, qui rappelle « qu’il y a déjà eu un précédent avec eux ».
Manif en vue devant le cirque
PAZ, qui s’était déjà mobilisée lors du passage du cirque à Saint-Orens, envisage de son côté de « manifester contre le passage du cirque Zavatta Muller » le samedi 25 octobre à Basso-Cambo. Nous viendrons avec des mégaphones et des tracts pour sensibiliser le public », prévient Amandine Sanvisens, qui a déjà eu maille à partir avec ce cirque. Son association a fait de la présence des animaux dans les cirques l’un de ses chevaux de bataille.
Les animaux ne sont pas des clowns, ni des objets de divertissement. Domestiques ou sauvages, leur place n’est pas sous un chapiteau. Ils ont besoin d’un environnement stable et adapté, pas d’être trimballés de ville en ville.
L’association PAZ
PAZ « exige l’application de la loi »
« Le cirque a de très jeunes tigres, c’est illégal », rappelle Amandine Sanvisens, qui « exige l’application de la loi sur l’interdiction de la reproduction des animaux sauvages dans les cirques ». Car si cette loi, qui visait à lutter contre la maltraitance animale, « a bien été votée en 2021 » et si « l’article sur l’interdiction de la reproduction des animaux est entré en vigueur en décembre 2023 », elle déplore que « les décrets pour sanctionner cette illégalité n’ont pas été publiés par le ministère de l’Écologie… » Et d’après elle, « ce cirque joue avec la loi », car il « organise la reproduction de fauves (et l’assume) alors que c’est légalement interdit ».
D’autres incidents à Labarthe et Cornebarrieu
Dès le 1er décembre 2028, les animaux sauvages seront interdits dans les spectacles itinérants en France. D’ici là, les cirques doivent placer les animaux sauvages qu’ils détiennent.
En attendant cette date butoir, les tensions se multiplient autour de Toulouse ces derniers mois. En mai dernier, à Labarthe-sur-Lèze, la mairie avait dénoncé « l’installation illégale » d’un cirque avec animaux et appelé les habitants « à le boycotter ». Ce même cirque avait ensuite installé son chapiteau à Cornebarrieu, suscitant là aussi de vives réactions, et l’ire de la municipalité.
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