La route goudronnée s’arrête à quelques dizaines de mètres des miradors. Perchée sur une colline sans arbre, au-dessus d’une école et d’une mosquée, la prison de Gjilan et ses murs de briques encore neufs dominent la deuxième ville du Kosovo et sa plaine qui s’étend jusqu’à la frontière avec la Macédoine du Nord. Une fois passé les portiques et les grilles de sécurité, le bruit des trousseaux de clés des gardiens résonne dans des couloirs particulièrement propres. Les autorités du petit pays des Balkans jouent la carte de la transparence en ouvrant les portes de cette prison modèle à la presse internationale.

Inaugurée en 2016, elle devrait bientôt passer sous pavillon scandinave. «La prison sera administrée à travers une co-gouvernance entre Danois et Kosovars : les lois danoises s’y appliqueront avec un gouverneur danois, mais le staff et les gardiens seront kosovars», explique Ismail Dibrani, le directeur du service correctionnel du Kosovo. Car, aux termes d’un accord entre les deux pays qui court sur dix ans, 300 détenus venus du Danemark seront transférés dans cette prison.