« Nous avons eu le plaisir de détenir vos comptes. Malheureusement, nous sommes contraints de les clôturer à compter du 5 décembre 2025 ». Comme révélé par Ouest-France, c’est par ce bref courrier recommandé, reçu le samedi 11 octobre, que Catherine et Lionel Le Scolan ont appris qu’ils allaient devoir fermer leurs comptes bancaires au Crédit Mutuel de Bretagne.

« On est clients chez eux depuis plus de 20 ans. L’achat de notre maison s’est fait avec eux. On n’a jamais eu le moindre problème », relate la quinquagénaire qui officie comme médecin généraliste dans le quartier sud-gare.

La réponse de la banque

Sidéré par l’annonce, le couple se rend dans son agence local du CMB pour demander des explications. « L’échange a été assez tendu. Personne n’a pu répondre à nos questions. On nous a dit qu’il ne fallait pas venir sans rendez-vous. Le service de sécurité est même venu », raconte la médecin.

Contacté par Le Télégramme, le Crédit Mutuel de Bretagne précise que « les comptes ont été clôturés en raison du non-respect d‘exigences réglementaires » refusant d’en dire davantage.

De l’argent transféré vers Gaza

Face à ce mur, le couple a rédigé une mise en demeure pour demander à l‘établissement bancaire de faire marche arrière. « Nous n’avons pas reçu la moindre information complémentaire ». Pour Catherine Le Scolan, qui a effectué plusieurs missions humanitaires en Palestine ces derniers mois, la raison semble pourtant toute trouvée.

« On est titulaire d’une cagnotte destinée à aider une famille gazaouie en difficulté en Palestine. On leur a envoyé 2 500 € le 16 septembre dernier », explique-t-elle. Cet argent, transféré alors que la famille recevait un ordre d‘évacuation, aurait principalement servi à l’achat d’une tente à usage humanitaire.

La tente qui a permis de mettre à l’abri une famille gazaouie en contact avec Catherine Le Scolan.La tente qui a permis de mettre à l’abri une famille gazaouie en contact avec Catherine Le Scolan. (Photo transmise au Télégramme)

« Est-ce que toutes les banques françaises vont désormais interdire aux particuliers de soutenir des familles dans des pays en guerre ? », s’interroge la médecin. « Ce qui est certain, c’est qu’on ne va pas se laisser faire ».