« Nous montons en puissance dans la mise en œuvre de la loi Narcotrafic », affirme tout de go le préfet délégué pour la défense et la sécurité Antoine Guérin. Dont acte, ce mercredi 15 octobre : deux établissements de restauration, El Morjane (Lyon 3e) et Rosa Parks (Lyon 9e), ont été fermés administrativement dans la soirée pour une durée de trois mois chacun. Fini les circonvolutions. Les problèmes d’hygiène, régulièrement avancés dans le cadre de l’opération « place nette » pour faire baisser le rideau aux établissements soupçonnés de servir au blanchiment d’argent, laissent place à un vocable plus direct.

Un plan d’action « spécifique au secteur »

Une opération a été menée ce mercredi en soirée. Le fast-food El Morjane, situé au 47, rue Villeroy, dans le 3e arrondissement de Lyon, pans un périmètre englobant Villeroy, Vendôme, Paul Bert, où les faits de délinquance sont en nette augmentation depuis plusieurs mois (tirs par arme à feu, rixes, trafic), se trouve ainsi être « régulièrement au centre des doléances et interventions des services de police » et « constitue un lieu de refuge des personnes s’adonnant à ses trafics », peut-on lire dans l’arrêté préfectoral. Côté chiffres, il apparaît qu’au cours de l’année 2025, 214 interpellations ont été réalisées à proximité du restaurant.

« La police nationale déploie un plan d’action spécifique au quartier », détaille le préfet délégué. Ce dernier comprend, entre autres actions, « la création d’un groupe de partenariat opérationnel par la police nationale dédié au suivi spécifique de ce secteur », « un déploiement d’unités dédiées aux interpellations en flagrant délit » et « des fermetures administratives des établissements qui sont liés aux trafics de stupéfiants et qui génèrent des troubles à l’ordre public »

Même tarif pour le Rosa Parks, situé 17 place Gisèle Halimi à Lyon 9e, qui avait déjà fait l’objet d’une fermeture administrative de 15 jours en février dernier pour travail dissimulé. Cette fois-ci, l’enseigne de La Duchère est clairement accusée d’être « en lien avec le trafic de stupéfiants » et d’occasionner « de graves troubles à l’ordre public en son sein et ses abords ».

Tous les points chauds de la métropole semblent être ainsi dans le viseur des forces de l’ordre, des sources sécuritaires annonçant également les fermetures d’une supérette à Vénissieux et un café à Villeurbanne, pour des motifs identiques.