COMPTE RENDU D’AUDIENCE – Les avocats généraux ont requis 30 ans de réclusion criminelle à l’encontre de l’accusé pour le meurtre de son épouse Delphine. La défense, qui demande l’acquittement, va plaider jeudi en sa faveur avant le verdict vendredi à Albi.

Après l’éloquence en fanfare de Me Laurent Boguet, partie civile – nous allons y venir – l’avocat général Nicolas Ruff propose mercredi après-midi un autre style. Il maîtrise, lui, une éloquence sobre et fataliste qui vise l’intelligence. Le magistrat, l’un des deux représentants du ministère public au procès de Cédric Jubillar, a pour habitude singulière de requérir debout derrière la barre, ce qui lui permet de regarder les jurés au fond des yeux, plutôt que l’accusé.

Si M. Ruff était comédien, on dirait que son jeu de scène est minimaliste. S’il voulait chanter l’opéra, on lui dirait de changer de métier. Il bouge peu, parle d’une voix qui ne vibre guère. Mais quelle habileté, quelle puissance démonstratrice ! Pendant deux heures, l’homme tranquille, tignasse et barbe noires, va conduire la cour d’assises du Tarn sur le chemin qu’il a balisé avec soin.

Après avoir annoncé au bout de quelques minutes que «Cédric Jubillar est coupable du meurtre de Delphine Aussaguel» (le nom de jeune…

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Le Figaro

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