À Strasbourg, il existe une adresse historique qui fait tellement partie des murs que l’on a tendance à l’oublier, c’est la Brasserie Floderer, ou Brasserie Flo. On vous emmène avec nous dans ce restaurant d’un autre temps, situé à deux pas de la place Kléber, qui assume et revendique pleinement son identité rétro.
Strasbourgeois, Strasbourgeoises, aujourd’hui, on se rend au numéro 8 de la rue de l’Outre pour débloquer quelques souvenirs.
La scène se passe au cœur de la capitale alsacienne. Vous êtes accueilli(e)s dans un élégant restaurant par un garçon vêtu d’un costume blanc et noir, il vous emmène dans une grande salle bordée de colonnes enluminées.
© Bastien Pietronave / Pokaa
Au-dessus de vous, une immense verrière colorée fait entrer la lumière, et un air discret de musique classique se fait entendre.
Le décor vous transporte au début du siècle dernier, dans l’ambiance d’une brasserie parisienne typique des beaux quartiers, et vous oubliez presque que vous êtes à Strasbourg.
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Les banquettes en cuir sont confortables, les nappes blanches comme neige, et les majestueux vitraux qui vous entourent vous font dire : « Tiens, on est loin, très loin du petit bistro du coin. »
Vous êtes bien à la Brasserie Floderer, un restaurant historique, une brasserie presque anachronique, qui, il faut l’avouer, a fière allure. Mais alors, est-ce que le beau est au service du bon, ou est-ce que tout a été misé sur la déco ?
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Floderer : une histoire, un nom, un cachet et un style assumé
Floderer, c’est d’abord un nom, celui d’une ancienne boucherie reconnue devenue brasserie, à grands frais, dans les années 90, à la suite de travaux titanesques.
C’est à cette époque que le nom « Brasserie Kirn » a fait son apparition et que le lieu s’est transformé en brasserie parisienne, embrassant alors ce qu’on appelle le Jugendstil, un mouvement artistique qui célèbre (entre autres) l’Art nouveau.
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Les vitraux et la coupole ont été posés, la brasserie s’est fait une réputation, et l’établissement a changé de nom en 2007 pour devenir la Brasserie Flo, puis Floderer (reprise par Jean-Noël Dron).
Depuis, après des travaux de rénovation, l’établissement a connu son heure de gloire, puis une période de moins bien, le tout dans un contexte ultra-concurrentiel et au milieu d’une ville en constant mouvement. Mais la Brasserie Flo, elle, n’a jamais changé son ADN, et elle le revendique sans faire de bruit.
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On y vient pour une expérience, comme pour un saut dans le temps, pour une certaine idée de la restauration française. On y vient aussi car on sait exactement ce que l’on va y retrouver, et pour beaucoup, c’est rassurant.
On y découvre un service personnalisé, des gestes et un certain standing, l’ambiance est suspendue, les préparations à table (comme la découpe de la lotte, le tartare au guéridon ou le flambage de la crêpe Suzette) offrent du divertissement. Bref, on est ailleurs. Que l’on aime ou non, c’est ça, aussi, un service haut de gamme à la française.
Vous l’avez compris, ici, on ne badine pas avec la tradition, et le voyage dans le temps est total.
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Mais alors, qu’est-ce que ça vaut ?
À la Brasserie Flo, vous l’imaginez bien, la cuisine française classique est à l’honneur, et ce n’est pas seulement pour coller au décor. Tous les soirs et tous les midis de la semaine, on retrouve des spécialités locales et alsaciennes, des plats de brasserie, et des fruits de mer qui ont fait la réputation de la maison.
Homards et langoustines, huîtres, tourteaux et bulots : la Brasserie Flo est l’un des derniers établissements strasbourgeois où l’on peut s’envoyer un plateau de fruits de mer, à l’ancienne, servi sur un monticule de glace pilée.
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Côté brasserie, on retrouve les grands classiques comme l’œuf mayo ou les escargots, l’os à moelle ou la salade frisée, et la choucroute a trouvé sa place entre le filet de bar à la sauce meunière, le tartare au guéridon et le rumsteak sauce béarnaise.
Bouchées de ris de veau aux morilles, escalope de veau milanaise, filet de bœuf au poivre, suprême de poulet jaune ou rognons… La carte explore tout l’univers de la brasserie parisienne.
Aussi, et on a tendance à l’oublier, des menus et des plats du jour sont proposés. Le menu brasserie (entrée + plat ou plat + dessert) est à 29,90 € le midi comme le soir, et même le week-end. Le midi, comme le soir, on y vient aussi pour les moules de bouchot proposées à 17,90 €.
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On ne s’en rend pas compte lorsque l’on passe sa porte, mais la Brasserie Flo n’est pas réservée à certains porte-monnaie. On peut aussi venir y manger avec une vingtaine d’euros si on le souhaite. Mais puisque la maison reste un peu la tête dans le guidon, dans une volonté de ne pas bouger les lignes, on ne le sait pas forcément !
« On vend une certaine idée de la restauration à la française, et notre souhait est d’offrir un moment intemporel. L’offre est clairement identifiée, et notre parti pris est clair : on est dans la tradition et dans l’authenticité de ce qu’est une vraie brasserie parisienne. On ne cherche pas à innover, surtout pas, c’est notre positionnement, mais on est ravi de voir arriver une nouvelle clientèle, parfois plus jeune, surtout le soir », nous explique Jean-Noël Dron, qui, ce jour-là, prenait part au service.
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De notre côté, on a été ravis de redécouvrir ce lieu qui fait, aussi, l’identité de Strasbourg, près de 20 ans après son ouverture. La cuisine, ce jour-là, était satisfaisante, le service était aux petits soins, mais il faudra revenir pour voir s’il en est toujours ainsi.
En tout cas, malgré l’atmosphère chic qui peut impressionner dès l’entrée, on a passé un très bon moment dans ce cadre hors du temps. On vous conseille donc d’y passer (ou d’y repasser) pour vous (re)faire une idée.
Brasserie Floderer
Quoi ?
Restaurant / brasserie parisienne
où ?
8 rue de l’Outre, à Strasbourg
Plus d’infos ?
Le site web du restaurant avec la carte et les réservations
Tél : 03 88 52 03 03
© Bastien Pietronave / Pokaa