Bonjour à tous,

Les Inquisiteurs ont récemment eu droit à leur moment de gloire dans la licence : depuis leur réutilisation dans la série Kenobi (ah, ce design du Grand Inquisiteur), ce nouvel ordre d’utilisateurs du Côté Obscur au service de l’Empire a eu droit à un roman centré sur son organisation (Inquisitorius – L’éveil de la lame rouge de Delilah S. Dawson), et voici venir une courte mini-série en 4 numéros sobrement intitulée Inquisitors, par Will Barnes et Ramon Rosanas. Qu’a donc cette mini dans le ventre ? C’est ce que je vous propose de découvrir grâce à cette critique qui, au contraire de ce que les Inquisiteurs tentent vainement de faire dans ces pages, va trancher dans le vif !

 

INQUISITORS

Inquisitors (2024) #01 à 04

Les Inquisiteurs, les impitoyables agents de l’Empereur, traquent sans relâche les derniers Jedi dispersés dans la galaxie. L’histoire de Tensu Run, qui se confronta à eux ainsi qu’à Dark Vador, est enfouie dans les annales de l’histoire Jedi ! Qu’est-il devenu, et pourquoi l’Empire redoutait-il tant son existence ? Cette mini-série a été publiée dans les quatre numéros du softcover STAR WARS : BOUNTY HUNTERS & INQUISITORS, mais c’est ici sa première publication en édition reliée.

 

La critique de L2-D2

 

Scénario : « C’est un peu court, jeune homme ! On pouvait dire… oh ! Dieu !… bien des choses en somme… »

Loin de moi l’envie de comparer cette mini-série à Cyrano de Bergerac, mais cette citation résume tellement bien mon sentiment à la lecture de ce titre !

Avec seulement 4 numéros au compteur, un nombre qui semble devenir la norme pour les mini-séries Star Wars chez Marvel, le scénario se doit d’être efficace. Malheureusement, si le récit ne souffre d’aucun temps mort, ce n’est pas pour autant que Will Sliney nous livre une intrigue captivante, loin de là…

En effet, ne comptez pas sur la mini-série Inquisitors pour vous en apprendre davantage, justement, sur l’Inquisitorius ou l’un de ses membres. Le premier numéro mettra ainsi en avant le Grand Inquisiteur, le second le Cinquième Frère, le troisième les Septième et Neuvième Sœurs, avant que le dernier n’implique l’ensemble des membres cités ainsi que Dark Vador lui-même, tant qu’à faire. Et si chaque numéro aurait pu être le prétexte pour nous dévoiler certains éléments du passé des personnages impliqués, comment ils ont été recrutés, ce qu’ils étaient avant (des Jedi ? des padawans refoulés ? etc), le scénariste a choisi de ne pas exploiter cette piste, ce qui affiche mal l’ensemble. D’autant plus qu’aucun des Inquisiteurs ne parviendra à accomplir de véritable exploit, au point que Dark Vador lui-même devra finir par s’impliquer…

Car pour faire briller les Inquisiteurs, Will Sliney va les opposer à un Jedi en fuite, le nouveau-venu dans la licence Tensu Run. Et déjà, ça commence mal : entre Vador qui est utilisé par le scénariste pour nous narrer un épisode du passé du Jedi (Vador, donc l’un des personnages de la saga le moins bavard qui joue le rôle d’élément d’exposition…) et le nom-même du Jedi (basé sur l’expression anglaise on the run, en fuite en bon français, ça va, vous l’avez la symbolique de la chose?), le lecteur pourra commencer à tiquer. Et lorsqu’on voit Tensu Run réellement en action, il incarne à la fois le Jedi type, celui qui refuse d’être un symbole mais qui l’est tout de même, blablabla, tout en mettant à chaque fois les Inquisiteurs en déroute sans donner l’impression de trop forcer, en témoignent les affrontements contre le Cinquième Frère ou face au duo d’Inquisitrices. Donc concrètement, les Inquisiteurs n’accomplissent rien seuls (à l’exception du Grand Inquisiteur face à un Jedi quasi-invalide, il est beau l’exploit !), pendant que Tensu Run leur balance des perles de sagesse Jedi. Alors le personnage a droit à un casting secondaire autour de lui, mais ce casting est inutile, n’est là que pour le mettre en avant, et Run est en lui-même une coquille quasi-vide, n’a pas de réelle personnalité, et pourtant Will Sliney tentera, lors de deux ou trois lignes de dialogue de sous-entendre peut-être des choses qui ne seront pas reprises plus tard.

Sans compter les coupures d’épisode qui sont bien maladroites, et une conclusion que l’on voit venir à des kilomètres dès que Vador entre en scène. Non, décidément, les Inquisiteurs ne ressortent pas grandis de ce récit…

 

Dessins : Réussis, mais le casting était-il le bon ?

Ramon Rosanas n’est pas un nouveau venu dans la licence, lui qui a déjà notamment œuvré sur les séries Star Wars ou L’ère de la Résistance. En l’état, sa prestation n’a rien de déshonorante, et si le design de Tensu Run restera peu marquant (pensez au Trunks du futur de Dragon Ball, et vous ne serez pas très loin) la mini-série dispose de dessins réussis bien qu’un peu figés, un défaut récurrent sur la licence avec Marvel, et soutenu par une colorisation de Guru-eFX valorisante pour le dessinateur. Mais ces qualités sont, ici, presque des défauts : en effet, avec des dessins statiques, les affrontements réguliers au sabre-laser peinent à retranscrire le dynamisme nécessaire à crédibiliser l’action, et la colorisation excessive atténue presque la violence intrinsèque que l’on attendait d’un tel titre.

D’où ma question : Ramon Rosanas était-il le bon choix ? Cette mini-série n’aurait-elle pas été l’occasion de tenter quelque chose de plus ambitieux, de plus affirmé au niveau des dessins, avec pourquoi pas une mise en scène davantage horrifique, une colorisation plus nuancée ? Le but est-il ici, par le visuel, de dédramatiser le récit que l’on lit… alors même que le récit en question peine à imposer un réel sentiment de menace ?

 

Conclusion

Difficile de se satisfaire d’un tel récit, Marvel ayant semblé visé une médiocrité générale sur ce titre, qui aurait du proposer quelque fort de plus fort, de plus ambitieux, de plus audacieux, tant graphiquement que scénaristiquement. Et si aux crayons Ramon Rosanas donne tout ce qu’il peut, le scénario de Will Sliney se prend les pieds dans le tapis en proposant un récit qui décrédibilise presque l’Inquisitorius, sans développer aucun de ses membres et en proposant un Jedi hyper talentueux mais manquant de charisme. Dire que, exemple pris au hasard, un certain Quinlan Vos a pourtant survécu à l’Ordre 66…

 

Note : 50 %

 

Pour rappel, suite à sa prépublication dans les tomes 2, 3 et 4 du softcover Bounty Hunters & Inquisitors, l’éditeur Panini Comics propose début le 3 juillet un tome en librairie reprenant l’intégrale, une nouvelle occasion pour vous de mettre (ou pas) la main sur ce titre !

 

Dans l’attente, si vous l’avez déjà lue, n’hésitez pas à venir nous dire ce que vous avez pensé de votre lecture, soit en vous rendant sur la fiche du récit, sur le sujet du forum qui est dédié à cette mini-série ou bien sur notre serveur Discord.

Et à bientôt pour une prochaine ActuaLitté ! 😉