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Rédaction Paris

Publié le

16 oct. 2025 à 7h24

Une entreprise de nettoyage balayée en justice. En novembre 2018, la société Korrigan et la maire (PS) de Paris, Anne Hidalgo, ont conclu deux marchés de « soixante mois » – soit cinq ans – pour « l’enlèvement des graffitis et des affiches » du « mobilier urbain » du nord-est parisien.
Les graffeurs entretiennent une relation de longue date avec la capitale, qu’ils ont investie dans les années 1980. Non sans finir par faire enrager les riverains, ulcérés par la multiplication des inscriptions sauvages. En guerre contre les taggeurs, qu’elle n’a jamais souhaité confondre avec les street artists, la municipalité a alors engagé un plan d’action, qui passait notamment par le nettoyage les rues et plus largement les espaces urbains.
Pour ce qui est du contrat passé avec la société Korrigan, située à La Courneuve et présentée comme le leader européen du nettoyage de graffitis, l’un des marchés concernait les 9e, 10e, 17e et 18e arrondissements, l’autre portait sur les 11e, 19e et 20e arrondissements.

La durée du contrat réduite

Mais, en juillet 2021, l’entreprise et la Mairie ont conclu « un premier avenant » qui a réduit la durée des contrats à « quatre ans au lieu de cinq », ce qui a donc avancé la fin du marché au 15 novembre 2022″.

La société Korrigan a par la suite réclamé une « provision » de 1,5 million d’euros à la collectivité : cela correspondait, selon ses calculs, au « prix forfaitaire global » des prestations prévues pour la dernière année du contrat après déduction des « acomptes ».

« Les prestations qui font l’objet du marché ont été parfaitement exécutées, alors que la Ville de Paris les a vérifiées et admises de sorte que le solde forfaitaire des deux marchés est dû », assurait l’entreprise dirigée par Ali Abedour.

Un premier rejet il y a un an 

« Le juge des référés a déjà rejeté une requête identique », s’est défendue la Ville pour parler de l’ordonnance rendue par le même juge du tribunal administratif de Paris il y a tout un an à propos de cette « créance sérieusement contestable ». « La société n’apporte que deux nouvelles pièces », faisait ainsi remarquer l’avocat de la Mairie de Paris. « Les marchés sont terminés depuis le 14 novembre 2022 et l’ensemble des prestations ont été réglées », assurait-il au demeurant à la juridiction.

« La société perçoit des acomptes mensuels, rappelle ainsi le juge dans une ordonnance en date du 21 juillet 2025, qui vient d’être rendue publique. Or, elle ne donne aucune indication sur la répartition des sommes versées à titre d’acomptes, de sorte que le montant de la créance ne peut être regardé comme établi avec un degré de certitude suffisant. »

« D’autre part, la société, qui prétend réclamer la différence entre le prix forfaitaire de chacun des lots et les acomptes perçus, réclame une somme d’un montant qui ne correspond pas à cette différence, sans s’en expliquer ni justifier la différence », assène le juge des référés du tribunal administratif de Paris. Il a donc de nouveau désavoué Korrigan.

/RB et GF (PressPepper)

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