Le produit intérieur brut (PIB) du Royaume-Uni a légèrement rebondi en août, après un petit recul le mois précédent, selon des chiffres officiels publiés jeudi — mais la croissance reste timide à quelques semaines de la très attendue présentation du budget. Le PIB a progressé de 0,1% en août, selon l’Office national des statistiques (ONS). Si ce chiffre est conforme aux attentes, l’institut a révisé jeudi le chiffre de juillet, finalement en baisse de 0,1%, après avoir initialement annoncé une stagnation sur la période. Le ministère des Finances a réagi à ces chiffres en faisant valoir que le pays affiche «la croissance la plus rapide du G7 depuis le début de l’année» mais reconnaît que beaucoup de Britanniques «ont l’impression que notre économie est bloquée». De fait, l’activité a globalement ralenti depuis le début de l’année, qui avait vu la croissance atteindre 0,7% au premier trimestre puis 0,3% au second, ce qui complique la tâche du gouvernement travailliste, qui a fait de l’expansion de l’activité sa priorité.
À quelques semaines de la présentation budgétaire de la ministre des finances, Rachel Reeves, le 26 novembre, le Trésor promet «d’aider les entreprises à se développer, d’investir dans les infrastructures et d’alléger les formalités administratives pour relancer» le pays. Mais l’exécutif est sous pression des marchés pour équilibrer le budget, et pour trouver les milliards de livres qui manquent, les Britanniques spéculent depuis des mois sur de nouvelles hausses d’impôts, après des augmentations ces derniers mois qui ont notamment pesé sur les entreprises. «L’économie britannique a tout juste réussi à se maintenir à flot en août», affirme Samuel Edwards, analyste chez Ebury, pour qui les chiffres publiés jeudi «devraient sonner comme une alerte» pour le ministère des Finances.
D’autant que si l’économie britannique a été aidée en août par une production en hausse, les services «n’ont montré aucune croissance et le secteur de la construction a chuté» sur la période, selon l’ONS. «Le FMI a légèrement revu à la hausse ses prévisions de croissance» pour le pays cette semaine mais «les entreprises restent sur leurs gardes face à un marché de l’emploi fragile» et s’inquiètent d’être de nouveaux mises à contribution par des hausses d’impôts, poursuit Samuel Edwards. Rachel Reeves a reconnu dans une interview diffusée mercredi par Sky News, que le gouvernement «examine, bien entendu, la question des impôts et des dépenses» en vue du prochain budget.