Le Festival international du cinéma méditerranéen de Montpellier (Cinemed) ouvre sa 47ᵉ édition du 17 au 25 octobre avec « L’Étranger » de François Ozon, adaptation du roman d’Albert Camus. Près de 200 films sont programmés, entre compétitions, avant-premières et rétrospectives, notamment celles consacrées à Raymond Depardon, Fernando León de Aranoa et Dino Risi, figure majeure de la comédie italienne.
Comme chaque année, le Cinemed va débuter de la meilleure des manières en affichant une première soirée complète, avec L’Étranger de François Ozon qui adapte à l’écran le roman d’Albert Camus avec avec deux comédiens au style opposé : Benjamin Voisin et Pierre Lottin. Comme les autres, cette 47e édition couvre une sélection de près de 200 films toutes sections confondues (compétitions, panoramas, avant-premières, documentaires, courts-métrages, etc.). Une profusion qui peut intimider ou donner envie d’être gourmand.
Avants-premières et films de patrimoine
Le Cinemed sait faire le grand écart entre le patrimoine du cinéma et la nouveauté. Au-delà de la compétition et du panorama, il y a aussi la douzaine d’avant-premières et leur lot d’invités qui peuvent garantir de beaux moments. Mais le Cinemed embrasse toute l’histoire du cinéma méditerranéen en offrant des hommages et des rétrospectives.
Fernando León de Aranoa, aussi récompensé que Pedro Almodovar
Il y a les vivants, avec celle qui concerne Raymond Depardon (30 œuvres projetées), sur laquelle nous reviendrons au cours d’une prochaine interview. Autre invité qu’il nous sera possible de rencontrer au travers d’une rétrospective : Fernando León de Aranoa. Le cinéaste espagnol est sans doute moins connu en France que ses homologues Pedro Almodóvar, Alejandro Amenábar ou Paco Plaza, mais il est pourtant celui qui détient, avec Almodóvar, le plus grand nombre de Goyas du meilleur réalisateur (trois victoires chacun, pas mal). León de Aranoa est reconnu pour ses drames sociaux et son exploration des thèmes du travail, de la précarité et des relations de pouvoir. Son dernier film, El buen patrón, comédie noire nous plongeant dans la violence du monde du travail aux côtés d’un patron autoritaire et paternaliste incarné par un jubilatoire Javier Bardem, est à revoir. C’est encore l’acteur espagnol qui nous offre un autre rôle de composition en incarnant Pablo Escobar aux côtés de Penélope Cruz dans le film précédent, Escobar. León de Aranoa aime s’entourer de grands acteurs, car c’est Benicio Del Toro qui prenait le rôle d’un humanitaire pragmatique et désabusé dans A Perfect Day, un jour comme un autre. Il y a de quoi se régaler.
Dino Risi en 24 films
Autre rétrospective importante, celle de Dino Risi (1916 – 2008). Ce sont 24 longs-métrages du maître de la comédie italienne qui seront projetés. L’occasion de revoir Coluche interpréter un capitaine tyrannique dans Le Fou de guerre (1985), film dénonçant l’absurdité de l’armée et de la folie humaine. On reste avec les comédiens français pour Le Fanfaron, l’un des premiers road-movies du cinéma avec Jean-Louis Trintignant. Ce n’est pas lui le crâneur dans cette errance italienne comique et existentielle, mais bien Vittorio Gassman dans le rôle de Bruno Cortona. Mais peut-être que s’il fallait avoir vu un seul film du cinéaste italien, ce serait Les Monstres (1963), comédie à sketches maintes fois prises en exemple dans laquelle Risi dresse un portrait à la fois drôle et cruel de l’homme moderne. Dans Le Sexe fou (Sessomatto, 1973), autre film à sketches, il s’amuse avec les comportements sexuels de ses contemporains. À voir également : des photos de plusieurs de ses films dans le Hall O du Corum. Toutes les soirées sont prises.
Du vendredi 17 au samedi 25 octobre. Corum et autres lieux, Montpellier. Programme sur cinemed.tm.fr