Par
Théo Zuili
Publié le
16 oct. 2025 à 10h24
Les voisins de l’établissement El Morjane vont pouvoir dormir plus tranquillement dans les prochaines semaines : ce commerce du 3ᵉ arrondissement de Lyon, visité par les autorités mercredi 16 octobre, a écopé de trois mois de fermeture administrative. Un client attablé en terrasse y avait été blessé par balle il y a quelques jours.
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Soupçonné d’être devenu « un point central » du trafic de stupéfiants à l’angle des rues Villeroy et Vendôme, il générait « un sentiment d’insécurité » dans le quartier.
Un commerce devenu point de deal ?
Selon l’arrêté préfectoral daté du 14 octobre 2025, le restaurant El Morjane, situé au 47 rue Villeroy, près du quartier de la Guillotière et de Saxe-Gambetta, est devenu un lieu de rassemblement pour des individus impliqués dans « divers trafics (stupéfiants ou médicaments notamment) ».
Les forces de l’ordre évoquent 214 interventions policières « à proximité immédiate de l’établissement » sur l’année 2025, ayant conduit à 73 interpellations et 40 amendes, ainsi qu’à la saisie de produits stupéfiants, de médicaments psychotropes et d’armes.

Le secteur autour du bar El Morjane bouclé par la police municipale après des tirs qui ont fait un blessé à Lyon le 3 octobre dernier. (©Mathias Souteyrat / archives actu Lyon)
Toujours d’après la préfecture, la terrasse du restaurant servait régulièrement de point de deal, sans réaction du gérant, accusé d’avoir créé un espace « refuge » pour les trafiquants en tous genres. Des « rixes fréquentes » avaient également lieu sur place.
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Un tir par arme à feu survenu le 3 octobre 2025 blessant un client d’El Morjane attablé en terrasse a précipité l’intervention des autorités. L’incident serait lié à des rivalités entre trafiquants.
« L’auteur du tir a été interpellé très rapidement par la police nationale, tout comme la victime, soupçonnée d’être l’auteur d’un précédent coup de couteau. Je veux saluer le travail des enquêteurs », souligne Antoine Guérin.
Une fermeture « d’urgence »
Face à ce que la préfecture qualifie de « trouble important à l’ordre public », la décision de fermeture a été prise « dans une situation d’urgence » pour une durée de trois mois à compter de sa notification.
Le préfet délégué pour la défense et la sécurité, Antoine Guérin, justifie cette décision dans le cadre d’un plan d’action ciblé sur le quartier : « La police nationale met en œuvre un plan d’action spécifique pour ce secteur, avec la création d’un groupe de partenariat opérationnel, le déploiement de CRS en renfort, d’unités dédiées aux interpellations en flagrant délit et des fermetures administratives d’établissements liés aux trafics de stupéfiants. »
« Nous montons en puissance dans la mise en œuvre de la loi Narcotrafic », ajoute le haut-fonctionnaire. Depuis le début de l’année, 130 fermetures administratives ont été décidées dans le Rhône, tous motifs confondus (hygiène, sécurité, travail illégal, réglementation des débits de boissons).
Parmi elles, quatre sont directement liées à des trafics de stupéfiants, dont deux à Lyon : El Morjane (Lyon 3ᵉ) et RosaParks (Lyon 9ᵉ). La préfecture assure que d’autres mesures sont en cours : expulsions de locataires impliqués dans des trafics, interdictions de paraître et renforcement des patrouilles.
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