Par

Laurène Fertin

Publié le

23 avr. 2025 à 15h23

Leur voix n’avait pas encore été entendue, après la fusillade survenue jeudi 17 avril 2025, à Rennes, dans le quartier Villejean. Les avocats de la défense ont décidé de prendre la parole ce mercredi 23 avril, via un communiqué de presse.

Alors que plusieurs déclarations ont été données par le procureur de la République depuis l’assaut, ces derniers mettent en balance les informations livrées au regard de la situation, semblerait-il déjà connue de longue date, du trafic de stupéfiants et des guerres de territoires qui se jouaient et se jouent à Villejean.

Présumés innocents

Dans ce communiqué de presse, les quatre avocats – Abed Bendjador, Valérie Castel-Pagès, Arnaud Le Bourdais et Franziska Mosimann – rappellent avant toute chose que les personnes interpellées, mises en examen et placées en détention provisoire sont présumées innocentes. « Aucune atteinte ne saurait être portée à ce principe fondamental », appuient-ils.

Le respect de ce principe impose à chacun des acteurs de l’autorité judiciaire les plus grandes précautions dans la communication d’informations qui ne peuvent tenir pour acquises des culpabilités alors même que l’information pénale vient d’être ouverte.

Avocats de la défense

Les avocats prennent pour exemple les déclarations faites par le procureur de la République, qui, par leurs formulations, indiquent la participation avérée des individus appréhendés par les forces de l’ordre :

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  • « mais a été mis en examen pour toutes les infractions au vu des investigations menées, qui établissent sa participation active tant dans le cadre du trafic sur la dalle Kennedy que dans le déchaînement de violences du 17 avril 2025 » ;
  • « Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires ».

« La participation de nombreuses personnes »

Cela d’autant plus, toujours selon les avocats, que le procureur de la République « lui-même confirme (que) le trafic de stupéfiants et l’existence du point de deal étaient parfaitement connus des autorités judiciaires », abondent-ils.

Mais encore que des investigations, diligentées par l’OFAST (l’office anti-stupéfiants, N.D.L.R), étaient de longue date en cours et de nature à caractériser la participation de nombreuses personnes.

Avocats de la défense

Personnes qui, « pour certaines […] identifiées », n’ont pas été interpellées, toujours selon les avocats.

Aucune « arrestation préventives »

Les avocats s’interrogent alors : pour quelles raisons des arrestations préventives n’ont-elles pas été envisagées ? D’autant plus qu’un passage à l’acte, faisant l’objet « d’un risque imminent », aurait pu être « pressenti à très brève échéance », affirme la défense.

Pour ces raisons, le communiqué précise que « les décisions de politique pénale […] ne peuvent conduire à la désignation exclusive des personnes interpellées comme seules responsables » du drame.

Pour conclure, les avocats ajoutent qu’aucune autre « déclaration complémentaire » ne sera effectuée dans ce dossier.

Avec Claire Besnard – PressPepper

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