1 La production énergétique régionale a doublé en dix ans

La production énergétique de la Bretagne a doublé entre 2012 et 2023, atteignant 17 TWh, indique l’Observatoire de l’environnement en Bretagne (OEB), dans l’édition 2025 des « chiffres clés de l’énergie et des gaz à effet de serre en Bretagne ».

Cette progression spectaculaire repose sur le développement des énergies renouvelables (éolien, bois-énergie, photovoltaïque, méthanisation) qui assurent aujourd’hui 76 % de la production régionale. Inauguré en 2023, le parc éolien en mer de Saint-Brieuc (496 MW en 2023) illustre cette montée en puissance.

La production d’énergie d’origine fossile continue également de se développer, notamment avec la mise en service, en 2021, de la centrale à cycle combiné gaz de Landivisiau (446 MW). « Mise en service en 1966, l’usine marémotrice de la Rance (240 MW) est désormais reléguée à la troisième place en termes de production », note Yann Soulabaille, président de l’OEB.

2 La consommation d’énergie demeure stable

Côté demande, la consommation d’énergie reste stable, à 79 TWh en 2023, soit un niveau comparable à celui d’il y a dix ans. Et ce « alors que la population augmente », souligne Yann Soulabaille. Le secteur résidentiel-tertiaire concentre 40 % de la consommation.

Malgré sa progression, la production énergétique bretonne ne couvre toujours que 22 % de la consommation régionale. L’essentiel de l’énergie consommée en Bretagne provient, aujourd’hui, de ressources extérieures, les produits pétroliers étant les importations les plus importantes, acheminées, principalement, par deux terminaux portuaires ainsi que par le pipeline de Donges (44) à Vern-sur-Seiche (35).

3 Les émissions de gaz à effet de serre diminuent

Les émissions de gaz à effet de serre ont reculé de 11 %, entre 2012 et 2023. L’agriculture reste le premier émetteur (40 %) mais les émissions issues de l’élevage et des engins agricoles amorcent une baisse grâce à la réduction des cheptels et à des pratiques plus sobres. Les transports représentent 34 % des émissions. « Bien que les mobilités alternatives soient encore peu visibles dans les chiffres actuels, leur développement en Bretagne s’accélère, tout comme dans le reste de la France », souligne l’OEB. Autre point positif, cette fois dans le secteur résidentiel : le remplacement des équipements de chauffage les moins performants et les plus polluants a un effet réel.

4 L’empreinte carbone des Bretons reste forte

Un défi de taille demeure : l’empreinte carbone des Bretons, estimée à 10,5 tonnes de CO2 par habitant en 2022. Pour respecter l’objectif climatique mondial de +2 °C, elle devra être divisée par cinq d’ici à 2050, pour tomber à 2,1 tonnes. Une trajectoire ambitieuse, qui suppose d’accélérer la transition vers une énergie plus locale, renouvelable et économe, insiste l’OEB.