Le 13 octobre, la préfecture a pris un arrêté qui autorisait la gendarmerie à utiliser des pistolets brouilleurs d’ondes autour de la prison de Vezin-le-Coquet. Le créneau horaire mentionné posait question. Les pistolets brouilleurs pouvaient être utilisés le 14 octobre, entre 1 h et 2 h 30. Le timing était donc très serré.

Interrogés, la préfecture et le parquet ont expliqué que ce dispositif était en lien avec une « opération judiciaire ». Plus précisément, il s’agissait d’une « opération de transfert d’un détenu particulièrement surveillé », a appris Le Télégramme.

Cette nuit-là, un narcotrafiquant parmi les plus dangereux de France rejoignait la prison de Haute sécurité de Vendin-le-Vieil (Hauts de France). « Escorté par plusieurs dizaines de fonctionnaires dont le GIGN en lien avec les Eris, l’unité d’élite de l’administration pénitentiaire, le convoi s’est donc rendu dans le département du Pas de Calais à très vive allure. Certaines routes étant carrément coupées à la circulation le temps du passage du convoi.

Afin de prendre le maximum de précaution, les gendarmes qui étaient chargés de la sécurisation du convoi étaient donc autorisés à utiliser temporairement des dispositifs de brouillage dans un rayon d’un kilomètre autour de la prison. Ils pouvaient utiliser notamment des pistolets brouilleurs : Bad, Sniper 528, un pistolet brouilleur Wilson, un fusil brouilleur Watson, WBS 25 000.

La visite du pape à Marseille

Le même dispositif avait été mis en place lors de transfert de narcotrafiquants particulièrement puissants le 30 juillet à Béziers (Hérault, région Occitanie) et le 4 septembre à Roanne (Loire, région Auvergne-Rhône-Alpes). À Rennes, au moins deux transferts similaires avaient été opérés depuis l’ouverture du quartier de Haute sécurité de Vendin-le-Vieil.

Les fusils brouilleurs permettent de mettre hors service un drone, non autorisé, qui surveillerait les abords de la prison. L’objectif étant que d’éventuels complices ne puissent pas savoir quelle route emprunte le convoi pénitentiaire. Les fusils brouilleurs d’ondes peuvent être également utilisés dans le cadre du maintien de l’ordre. Ce fut le cas lors de la visite du pape à Marseille en septembre 2023.