Avant tout, les habitants de Gaza ont besoin d’un toit, d’eau et d’aide médicale… C’est donc plus sur le plan humanitaire que l’Allemagne apportera sa contribution. L’Allemagne n’enverra pas de soldats si une mission internationale est chargée de garantir la paix dans la bande de Gaza.

Dès que le plan du président américain Donald Trump a commencé à prendre forme, du moins dans ses grandes lignes, un débat houleux s’est engagé à Berlin sur ce que le gouvernement allemand comptait faire.

Le chancelier Friedrich Merz a donc promis une somme supplémentaire de 29 millions d’euros pour l’aide humanitaire immédiate. Une somme plutôt modeste, au regard des besoins.

Selon la ministre fédérale du Développement, Reem Alabali Radovan, l’Allemagne pouvait en tout état de cause mettre à disposition une somme de plusieurs centaines de millions d’euros pour la reconstruction de Gaza.

Les habitants de Gaza ont besoin d'un toit, d'eau et d'aide médicale.<span class="copyright">Ramadan Abed/REUTERS</span>

Les habitants de Gaza ont besoin d’un toit, d’eau et d’aide médicale.Ramadan Abed/REUTERS

L’argent est disponible, a poursuivi la politicienne du SPD, mais de nombreux programmes ont été gelés depuis l’attaque du groupe terroriste islamiste Hamas contre Israël, le 7 octobre 2023, il y a un peu plus de deux ans.

Si le montant exact des fonds n’a pas été précisé pour le moment, le gouvernement souhaite, dans un premier temps, mettre en place 50 logements provisoires pour environ 350 personnes à Gaza.

Une conférence de donateurs

Une chose semble claire : en collaboration avec l’Égypte, l’Allemagne organisera peut-être, dans les prochaines semaines, une conférence des donateurs pour Gaza, probablement au Caire. Cela avait déjà été convenu avant la libération des otages, mais cela revêt désormais une importance croissante.

Il y a plusieurs semaines, le gouvernement égyptien avait présenté un plan de reconstruction de la bande côtière méditerranéenne, largement détruite, qui prévoyait une enveloppe d’environ 53 milliards de dollars.

Cet argent proviendrait de nombreuses sources : des pays arabes et européens, mais pas des États-Unis. Donald Trump l’avait clairement indiqué lors de sa visite en Israël.

Alors que le caractère incertain des autres volets du plan de paix – notamment le désarmement du groupe terroriste islamiste Hamas – apparaît clairement, le sujet fait débat en Allemagne, au sein de la coalition gouvernementale, composée de conservateurs et de sociaux-démocrates.

Des appréhensions

Le parti bavarois CSU, affilié à la CDU, a demandé au chancelier Friedrich Merz, après la libération des otages, de lever toutes les sanctions et restrictions à l’encontre d’Israël.

Le chef du parti CSU, Markus Söder, souhaite également que l’Allemagne recommence à livrer des armes à Israël. Le 8 août 2025, Friedrich Merz avait décidé de ne plus livrer à Israël d’armes pouvant également être utilisées à Gaza. La raison invoquée à l’époque était la répression sévère exercée par l’armée israélienne à l’encontre de la population civile palestinienne.

En Allemagne, la question des conditions pour la participation à la reconstruction de Gaza fait débat.<span class="copyright">Michael Kappeler/dpa/picture alliance</span>

En Allemagne, la question des conditions pour la participation à la reconstruction de Gaza fait débat.Michael Kappeler/dpa/picture alliance

Le député CDU Steffen Bilger s’est exprimé de manière un peu moins radicale, déclarant que si le processus de paix se poursuivait, une reprise des livraisons d’armes pourrait être envisagée. Selon les milieux politiques berlinois, Merz serait favorable au maintien de l’arrêt des exportations tant que la situation reste aussi incertaine et a le soutien des sociaux-démocrates.

Quoi qu’il en soit, le chancelier souhaite, dans un premier temps, veiller à ce que la dynamique positive actuelle, à la suite de la libération des otages et du cessez-le-feu, soit mise à profit. Mais des questions restent encore en suspens, telles que la mise en place précise d’un contrôle international sur la bande de Gaza.

Ceci alors que la principale préoccupation de tous les observateurs internationaux est que le désarmement promis du Hamas ne se réalise pas, comme le prévoit l’accord de paix.