Le chancelier allemand Friedrich Merz a défendu la création d’une place financière unifiée face à la concurrence internationale. Cette initiative vise à retenir les capitaux et renforcer l’autonomie stratégique du Vieux Continent.
Devant les députés allemands, le chef du gouvernement a souligné l’urgence de doter l’Union européenne d’un marché des capitaux intégré. Cette proposition intervient à l’approche d’un prochain sommet européen où les Vingt-Sept examineront les modalités d’une harmonisation réglementaire entre les différentes places boursières nationales. L’objectif déclaré est d’accélérer la circulation des financements et de simplifier les procédures d’investissement au sein de l’espace communautaire.
Le dirigeant a insisté sur la nécessité de disposer d’une structure financière suffisamment vaste et liquide pour permettre aux entreprises européennes de se développer sans recourir systématiquement aux marchés extérieurs. Plusieurs sociétés allemandes à forte croissance ont récemment opté pour des introductions en Bourse outre-Atlantique, illustrant les limites des plateformes nationales. Le cas du laboratoire ayant développé un vaccin contre le Covid-19, coté au Nasdaq depuis 2019, a été cité en exemple, de même que ceux d’un fabricant de sandales renommé et d’un important groupe gazier.
L’opérateur paneuropéen Euronext s’est déclaré disposé à participer à cette consolidation des marchés financiers. Son directeur général a rappelé que la mutualisation des liquidités constituait une condition essentielle au financement de l’expansion économique régionale. Le groupe, qui gère déjà sept places boursières sur le continent, affirme privilégier une approche collective face aux défis de la mondialisation.
Cette initiative s’inscrit dans un contexte de préoccupations croissantes concernant le positionnement économique et technologique de l’Europe. Les décideurs redoutent un déclassement face aux pôles concurrents que représentent l’Amérique du Nord et l’Asie. La création d’une Bourse européenne est présentée comme un moyen de préserver la valeur générée par l’innovation locale et d’éviter une dépendance excessive vis-à-vis des places financières étrangères.