Washington (awp/afp) – Les Bourses mondiales ont terminé en ordre dispersé jeudi, l’Europe profitant d’un risque politique moins présent en France, alors que Wall Street s’est montrée quelque peu inquiète de la stabilité financière des banques régionales américaines.

En Europe, la Bourse de Francfort a gagné 0,38%, Londres 0,12% et Milan 1,12%. A Zurich, le SMI a avancé de 1,38%.

La Bourse de Paris a tiré son épingle du jeu jeudi, terminant en nette hausse de 1,38% alors que Sébastien Lecornu a échappé à quelques voix près jeudi à la censure, le Parti socialiste laissant sa chance au Premier ministre en échange de sa promesse de suspendre la réforme des retraites.

Les débats budgétaires vont désormais pouvoir commencer à l’Assemblée dès la semaine prochaine.

La détente du risque politique français est particulièrement visible sur le marché de la dette, où le taux d’intérêt des emprunts d’Etat français à dix ans s’est établi à 3,32% contre 3,34% la veille, et 3,39% à la clôture mardi.

A Wall Street, Le Dow Jones a perdu 0,65%, l’indice Nasdaq a reculé de 0,47% et l’indice élargi S&P 500, de 0,63%.

« On observe un début d’inquiétude lié à l’activité de prêts (…) et la faiblesse se concentre autour des banques régionales », explique auprès de l’AFP Angelo Kourkafas, d’Edward Jones.

Zions Bancorporation a chuté (-13,14% à 46,93 dollars) après avoir annoncé une perte considérable liée à deux prêts sur sa filiale californienne.

Western Alliance a également glissé (-10,88% à 70,26 dollars) après avoir déclaré être confrontée à un emprunteur frauduleux.

Le reste du secteur financier, qui avait pourtant brillé en début de semaine grâce à de bons résultats trimestriels, a aussi terminé dans le rouge, à l’instar de Bank of America (-3,52%), JP Morgan Chase (-2,24%) ou encore Wells Fargo (-2,86%).

« Il est probablement trop tôt pour que cela s’étende à l’ensemble de l’économie (…) mais tant que nous n’aurons pas davantage de précisions, les marchés adopteront une approche prudente », souligne M. Kourkafas.

Les taux américains chutent

La place américaine se montre également prudente face aux tensions commerciales entre Pékin et Washington « qui créent de nombreuses incertitudes », note Angelo Kourkafas.

Dans le même temps, depuis le 1er octobre, les républicains de Donald Trump et l’opposition démocrate sont dans l’impasse au Congrès, incapables de s’entendre sur un nouveau budget.

L’Etat fédéral se trouve depuis lors en état de paralysie (« shutdown »).

Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement à échéance dix ans des emprunts de l’Etat américain se détendait nettement, à 3,97% vers 20H45 GMT contre 4,03% la veille en clôture.

Le deux ans, plus sensible à la conjoncture économique, s’établissait à 3,42% contre 3,50%.

L’or enchaîne les records

« L’or continue de briller alors que les investisseurs cherchent à se protéger contre les risques géopolitiques et de marché », relève Daniela Sabin Hathorn, de Capital.com.

« Le malaise général concernant la santé des institutions et les incertitudes économiques soutiennent les cours » du métal jaune, abonde auprès de l’AFP Matthew Weller, de Forex.com.

L’or a atteint un prix jamais vu jeudi, à 4.322,04 dollars l’once. L’argent a aussi touché un sommet, à 54,1816 dollars l’once.

Le pétrole glisse

Les cours du pétrole, qui évoluaient déjà dans le rouge, se sont d’autant plus repliés jeudi après un appel entre Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine, durant lequel « de grands progrès ont été faits » selon le président américain.

Le Kremlin a pour sa part assuré que l’entretien était « extrêmement franc et empreint de confiance ».

« Tout accord de paix » entre l’Ukraine et la Russie est suivi de très près par le marché, explique auprès de l’AFP John Kilduff, d’Again Capital.

Le président américain met la pression depuis des semaines sur ses alliés pour qu’ils cessent d’importer du pétrole russe et qu’ils sanctionnent les pays qui continuent à le faire.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en décembre, a perdu 1,37% à 61,06 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en novembre, a reculé de 1,39% à 57,46 dollars.

afp/rp