L’inculpation a été précédée en août par une perquisition du FBI au domicile de John Bolton et à son bureau, motivée par des soupçons de violation de la loi sur l’espionnage.
Un ancien conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump lors de son premier mandat, John Bolton, est devenu jeudi la troisième personnalité ciblée par le président américain à être inculpée depuis son retour à la Maison-Blanche, selon les médias américains.
John Bolton, 76 ans, a été inculpé par un jury du Maryland, près de Washington, de 18 chefs d’accusation de divulgation ou de rétention de documents relevant de la défense nationale, selon l’acte d’accusation. «C’est un sale type, c’est dommage. Mais c’est comme ça», a réagi le président républicain, interrogé sur cette inculpation par des journalistes à la Maison-Blanche.
Donald Trump a maintes fois exprimé pendant la campagne électorale sa volonté, une fois revenu au pouvoir, de se venger de tous ceux qu’il considère comme des ennemis personnels.
Soupçons d’espionnage
L’inculpation de John Bolton suit celle de l’ancien directeur de la police fédérale (FBI) James Comey et de la procureure générale de l’État de New York, Letitia James.
Elle avait aussi été précédée en août par une perquisition du FBI au domicile de John Bolton et à son bureau. Cette perquisition était motivée par des soupçons de violation de la loi sur l’espionnage, notamment «la rétention et la divulgation d’informations classifiées ou relevant de la défense nationale», selon des documents judiciaires publiés en septembre.
Il est question dans ces documents en grande partie caviardés du piratage de la messagerie électronique personnelle de John Bolton par «une entité étrangère».
Livre au vitriol
En juin 2020, John Bolton avait publié un livre au vitriol sur ses 17 mois passés comme conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, qu’il décrivait comme «inapte» à diriger les États-Unis. La Maison-Blanche avait tenté en vain de bloquer en justice la publication de ce livre, invoquant notamment des impératifs de sécurité nationale.
En septembre, Donald Trump avait publiquement fait pression sur sa ministre de la Justice, Pam Bondi, s’étonnant sur sa plateforme Truth Social que James Comey, Letitia James et une autre de ses bêtes noires, le sénateur démocrate Adam Schiff, n’aient toujours pas été inculpés.
Après avoir poussé à la démission le procureur du district est de Virginie, lui reprochant implicitement son manque de zèle pour engager ces poursuites, le président républicain l’avait aussitôt remplacé à ce poste stratégique par Lindsey Halligan, une conseillère de la Maison-Blanche. C’est cette dernière qui a personnellement lancé les poursuites ayant conduit à l’inculpation de James Comey le 25 septembre, puis de Letitia James le 9 octobre.
L’ancien directeur du FBI a plaidé non coupable d’entrave à une commission d’enquête parlementaire et fausses déclarations au Congrès en septembre 2020. Son avocat a annoncé qu’il introduirait des recours en annulation des poursuites, faisant valoir qu’elles étaient motivées par une volonté de vengeance. Letitia James, accusée de déclaration mensongère dans une demande de prêt immobilier, a dénoncé des «représailles politiques» de la part de Donald Trump, qu’elle avait fait condamner à une amende de près d’un demi-milliard de dollars en février 2024.