Rome ne s’est pas faite en un jour et ce n’est pas le groupe technologique Altilium qui voudrait prétendre le contraire. Embarqué depuis plusieurs années dans un projet de raffinerie à grande échelle — capable de fournir des matériaux actifs de cathode (CAM) et de leurs précurseurs (pCAM) aux giga-usines britanniques —, la société annonce, en avril, la construction de sa première installation de recyclage de batteries de véhicules électriques avec des capacités de raffinage chimique intégrées, située à Plymouth (Royaume-Uni).


Récupérer « plus de 95 % des métaux cathodiques et 99 % du graphite de la masse noire »

« L’usine révolutionnaire de mise à l’échelle ACT 3 placera le Royaume-Uni à l’avant-garde de la production de matériaux de batterie durables et souligne l’engagement d’Altilium à construire un écosystème national de recyclage de batteries », se félicite la société sur son site. Cette installation à la pointe de la technologie permettra de récupérer des sels métalliques, notamment le lithium, le nickel et le graphite, sur près de 24 000 anciennes batteries lithium-ion de véhicules électriques (VE) par an. Cela représente près de 200 000 kg de batterie traité chaque année.


Grâce au procédé exclusif développé EcoCathode d’Altilium, les déchets de batteries seront recyclés en précipité d’hydroxyde mixte de nickel (MHP) et en sulfate de lithium, matériaux intermédiaires essentiels pour la production dans la cathode de batteries. Selon le directeur des opérations d’Altilium Christian Marston, leur procédé permet de récupérer « plus de 95 % des métaux cathodiques et 99 % du graphite de la masse noire ».


Le site s’étendra sur 1,6 hectare. Altilium souhaite acquérir des connaissances « en matière de manutention des matériaux, d’évolutivité et d’optimisation des procédés, ainsi que de durabilité et de conformité environnementale ». Objectif : une nouvelle mise à l’échelle avec la construction de sa raffinerie géante « prévue plus tard dans la décennie ».


Le Royaume-Uni dépend actuellement du marché international pour son approvisionnement en matériaux critiques pour batteries. Selon les études prospectives du Centre britannique de renseignement sur les minéraux critiques (CMIC) réalisées fin 2024, le pays devrait consommer entre 15 et 40 % de la production mondiale actuelle de lithium et entre 10 et 29 % de la production mondiale actuelle de graphite d’ici à 2030 pour soutenir ses besoins en matière de décarbonation et liés à la transition énergétique. Si le Royaume-Uni n’envisage pas d’autres sources d’approvisionnement comme le recyclage, il est très peu probable que le pays puisse couvrir ses besoins en se reposant uniquement sur les importations. Et même en généralisant le recyclage, les quantités évoquées dans les projections restent, en somme, démesurées.


 


 

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