La dernière rencontre de l’Hapoël Tel-Aviv s’est déroulée à huis clos, mercredi. Suivant les recommandations des autorités, le club espagnol de Valence avait décidé de prendre cette mesure. Cela n’a pas empêché des manifestations propalestiniennes à l’extérieur de la salle. Cinq personnes ont été interpellées dans un pays, où la cause palestinienne est populaire et les gestes de solidarité se sont multipliés ces dernières semaines.
Le huis clos n’a pas été décrété à Paris, ce vendredi, même si ce match contre l’Hapoël Tel-Aviv, programmé à 20h45 et comptant pour la 5e journée d’Euroligue, ce duel entre les deux derniers vainqueurs de l’Eurocoupe, dépasse le cadre du basket. Recevoir un club de l’État hébreu n’a rien d’anodin dans le contexte international actuel, et ce malgré le cessez-le-feu conclu à Gaza il y a quelques jours.
Le Paris Basketball, avec Collin Malcolm, avait reçu le Maccabi Tel Aviv le 16 janvier dernier. Icon Sport
Après le Maccabi Tel Aviv, c’est la deuxième fois cette année qu’un club israélien vient jouer à l’Adidas Arena, dans le populaire quartier de la porte de la Chapelle. Mi-janvier, la rencontre entre le Paris Basketball et le Maccabi avait été classé 4 sur une échelle de 5 sur décision de la Division nationale de lutte contre le hooliganisme (DNLH) en raison « de risques avérés de troubles à l’ordre public liés à un contentieux chronique entre supporters ou à la présence avérée de supporters à risques ».
« Une cible privilégiée pour des actes de nature terroriste »
Cette fois, la préfecture de Police de Paris indique que « dans un contexte de menace actuelle très élevé, cet événement est susceptible de constituer une cible privilégiée et symbolique pour des actes de nature terroriste ».
En janvier, la présence de plusieurs centaines de policiers armés et déployés jusqu’aux bouches de métro les plus proches avait écarté la principale crainte des autorités : des manifestations non autorisées autour de l’Arena. Celles-ci restent aujourd’hui la principale menace. D’autant que la préfecture de Police indique que « certains militants de la cause palestinienne ont exprimé une forte hostilité à l’annonce de ce match » dans un communiqué.
Rappelons qu’il y a dix mois, un autre match de basket entre Nanterre et l’Hapoël Holon avait été interrompu une dizaine de minutes après l’irruption d’un militant muni un drapeau palestinien sur le parquet, suivie de tensions avec les supporters israéliens en tribunes.
Aucune revendication tolérée
Pour éviter ce nouveau genre d’incident ce vendredi, alors que le club n’a pas communiqué sur des mesures de sécurité particulières, aucune revendication ne sera tolérée sous peine d’exclusion immédiate et de poursuites pénales éventuelles. Un large périmètre de sécurité sera mis en place autour de l’Arena à partir de 17h30 et jusqu’à 23h59 avec des restrictions de circulation. Aucun objet pyrotechnique, sac à dos sauf nécessité, récipient en verre et tout autre objet dangereux ne seront admis.
Aucun drapeau, en dehors de ceux soutenant les deux équipes, ne sera autorisé dans ce périmètre ni dans la salle. Cela concerne en premier lieu ceux en faveur de la cause palestinienne qui sont interdits. Des fouilles drastiques seront opérées à plusieurs points.
Jusqu’à leur entrée dans l’Arena, le car des joueurs et ceux des quelques supporters de l’Hapoël seront solidement escortés jusqu’au parking situé sous celle-ci ceci afin d’éviter tout contact avec le reste du public. Dans la salle, les fans de Tel Aviv n’auront pas plus le droit d’être au plus près du reste de la foule. C’est déjà ce qui avait été mis en œuvre au début de l’année lors de la venue de l’autre équipe de la grande ville d’Israël. Et à l’époque, le Paris Basketball avait gagné dans le calme.