Un texte dense qui incite à la réflexion, porté par une performance d’actrice de Johanna Nizard. Il n’y a pas de Ajar, Monologue contre l’identité de Delphine Horvilleur, rabbine, philosophe et écrivaine (Vivre avec nos morts, 2021, Comment ça va pas ? Conversations après le 7 octobre, 2024) est un solo à découvrir absolument d’ici samedi 18 octobre au théâtre des Bernardines. Difficile de résumer ce bijou. Delphine Horvilleur y croise son admiration pour Romain Gary et son aversion pour l’entre-soi et les communautarismes qui guettent l’époque.

Un écrivain caméléon

La pièce s’ouvre avec la voix de Bernard Pivot qui, dans son émission Apostrophes de février 1981, révèle qu’Émile Ajar, qui décrocha le prix Goncourt en 1975, était le pseudonyme de Romain Gary.

En se suicidant en décembre 1980, Gary « a fait la peau à son double littéraire, Émile Ajar », affirme Bernard Pivot, revenant sur l’une des plus grandes supercheries littéraires du siècle, puisque c’est sous ce pseudonyme qu’en 1975, Romain Gary décroche une deuxième fois le prix Goncourt. L’admiration de Delphine Horvilleur pour l’écrivain est avant tout motivée par sa capacité à se faire caméléon, à se glisser dans la peau des …