Un Palestinien libéré des prisons israéliennes est accueilli par un proche à son arrivée en bus devant l’hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 13 octobre 2025. Un Palestinien libéré des prisons israéliennes est accueilli par un proche à son arrivée en bus devant l’hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 13 octobre 2025. ABDELRAHMAN RASHAD / MIDDLE EAST IMAGES VIA AFP

« Mes enfants étaient plus beaux que la lune. Vous voyez la lune ? Ils étaient plus beaux. »
Au téléphone, Haitham Salem répète cette phrase toutes les quelques minutes et sanglote. Sorti des prisons israéliennes avec plusieurs centaines d’autres détenus palestiniens, en échange de la libération des otages retenus par le Hamas, le père de famille se faisait une joie de retrouver son épouse et leurs trois enfants à Gaza. L’attente de ce moment lui avait permis de supporter ses onze mois d’incarcération, durant lesquels il a enduré de nombreux sévices.

Mais, à la descente du bus ramenant les prisonniers dans l’enclave, lundi 13 octobre, Haitham a découvert que tous les quatre ont été tués, le 9 septembre, dans un bombardement israélien sur la ville de Gaza. Les images de lui apprenant la terrible nouvelle, hurlant et pris de convulsions au milieu des embrassades et des accolades, ont fait le tour des réseaux sociaux.

« Ils étaient tous en joie, autour de moi, à enlacer leur famille, et moi je n’ai plus personne, confie l’homme de 32 ans, joint à distance car Israël interdit à la presse internationale de pénétrer dans la bande de Gaza. Mes enfants, c’était tout pour moi. J’ai tout donné pour eux. Et j’aimais tellement ma femme, on était si heureux ensemble… Quelqu’un peut-il me dire de quoi ils sont coupables ? Pourquoi on me les a pris ? Et moi, pourquoi suis-je en vie ? J’aurais préféré passer ma vie en prison plutôt qu’ils ne meurent. » Vendredi 17 octobre, sa fille Layane aurait fêté ses 2 ans. Il lui avait confectionné un bracelet en prison avec des morceaux de pain séché. Barra, son fils, avait 8 ans, et Aman, 5 ans.

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