Par
Rédaction Paris
Publié le
17 oct. 2025 à 16h53
Le CRS était jugé sept ans après les faits. Ce vendredi 17 octobre 2025, le tribunal correctionnel de Paris a relaxé un CRS poursuivi pour blessures involontaires sur un manifestant Gilet jaune. Ce dernier avait eu la main arrachée dans l’explosion d’une grenade en 2018.
Un non-lieu requis par le parquet
Le 24 novembre 2018, lors de l’ »acte 2″ des gilets jaunes qui dégénérait, le major Jackie D. avait lancé une grenade GLIF4, contenant une charge constituée de 25 grammes d’un explosif générant un effet assourdissant, une onde de choc et la dispersion de gaz lacrymogène, sur un rond-point en bas des Champs-Élysées.
Un manifestant, Gabriel Pontonnier, qui était là avec plusieurs membres de sa famille, avait eu la main arrachée après avoir ramassé la grenade.
Au vu de de « la situation très dégradée » de la manifestation, « le tribunal a considéré que l’action du major D. constituait une réponse nécessaire et proportionnée« , propre à l’exercice de ses fonctions de maintien de l’ordre, et ce malgré « l’issue dramatique » de son jet de grenade. Le parquet, qui avait requis lors de l’information judiciaire un non-lieu en faveur du mis en cause, avait demandé une relaxe pour ces motifs à l’audience du 11 septembre.
Une décision « aberrante »
« J’ai jeté la grenade pour faire reculer les assaillants et faire cesser le nombre de projectiles que mes hommes et moi on reçoit », avait déclaré le major D. à l’audience, affirmant ne pas avoir lancé l’engin « au milieu des manifestants » mais entre les CRS et les manifestants.
Gabriel Pontonnier s’était rendu à Paris avec ses proches pour manifester en faveur du service public, de façon « pacifique ». Des faits, il ne se souvient plus de rien et ne sait donc pas s’il a cherché à ramasser la grenade ou pas. À l’époque, il avait 21 ans, avait validé sa formation de chaudronnier chez les compagnons du devoir et voulait monter son entreprise. « Tous mes projets sont tombés à l’eau », avait-il relaté au procès, racontant avoir subi 25 interventions chirurgicales et être en dépression.
Votre région, votre actu !
Recevez chaque jour les infos qui comptent pour vous.
« C’est une décision juridiquement aberrante qui revient à instaurer une forme de permis de mutiler : même sans visibilité ni formation suffisante, les policiers peuvent lancer des grenades sur des manifestants pacifiques », ont réagi auprès les avocats de parties civiles, Mes Emma Eliakim, William Bourdon et Ainoha Pascual.
Avec AFP
Personnalisez votre actualité en ajoutant vos villes et médias en favori avec Mon Actu.