Depuis le 16 septembre, au moins 18 drones suspects ont été aperçus au Danemark, en Suède, en Norvège ou encore en Allemagne. La plupart d’entre eux volaient à proximité d’aéroports ou de sites militaires, perturbant ainsi grandement le trafic aérien. Assez rapidement, “la Russie est accusée d’être derrière tout ça”, relate Katie Polglase, une journaliste du service Enquête de la CNN, dans une vidéo publiée sur la chaîne YouTube du média le 16 octobre.

“Mais soupçonner la Russie est beaucoup plus facile que de prouver son implication”, poursuit-elle. Face à ces accusations, la journaliste américaine s’est intéressée à une théorie avancée par plusieurs services de renseignements européens : celle de l’existence d’une “flotte fantôme russe”, qui naviguerait dans les eaux européennes en battant pavillon étranger et à partir de laquelle seraient lancés les drones.

Elle cite notamment l’incident du 22 septembre, au cours duquel plusieurs appareils suspects ont été aperçus près de l’aéroport de Copenhague, au Danemark. D’après elle, “deux navires liés à la Russie et visés par des sanctions occidentales se trouvaient à proximité au moment des faits”. Le premier aurait même été observé à “moins de 100 kilomètres de l’aéroport” de Copenhague, avant de reprendre sa route vers Saint-Pétersbourg. Le second “a fait tout le tour des côtes danoises, passant à proximité de plusieurs autres aéroports et installations militaires où des drones ont été signalés”.

Lorsque ce navire a été intercepté par les autorités françaises “pour des infractions au droit maritime”, aucune trace de drone n’y a été trouvée. Mais, selon “une source proche des milieux français de la défense” interrogée par la journaliste, “le vaisseau peut très bien avoir servi de plateforme de lancement sans que cela laisse la moindre trace détectable à bord”.