Le rappeur Booba, déjà poursuivi pour harcèlement, a été à nouveau mis en examen jeudi pour cette infraction, cette fois pour des faits concernant Demdem, la compagne de Gims. Le parquet de Paris a confirmé que le rappeur avait été mis en examen pour harcèlement moral en ligne ayant causé une incapacité de travail supérieure à huit jours pour des faits courant depuis août 2022. Le rappeur a interdiction d’entrer en contact avec la plaignante.

Lors de leur dépôt de plainte, Gims et Demdem avaient accusé Booba de « s’attaquer » à eux « depuis six ans », « encouragé » par « un nombre absolument impressionnant de ses admirateurs », créant « une situation effroyable de cyberharcèlement ». Publications sur les réseaux sociaux à l’appui, ils estimaient qu’il y avait des attaques contre le « physique » de Gims, Booba relayant des photos de l’intéressé sans ses lunettes qu’il porte constamment.

« Libre expression artistique »

Un morceau récent de Booba, Dolce Camara, serait d’après la plainte le « point culminant » du harcèlement. Dans ce titre interprété avec SDM, Booba disait notamment : « On les aime fraîches, bien michtos [un dérivé argotique de michetonneuse désignant une femme attirée par l’argent], qui savent accueillir comme Demdem ».

Ce titre « relève de la libre expression artistique », avaient répondu ses avocats, pour qui « il serait inquiétant pour l’avenir de l’Etat du droit que des créations artistiques puissent faire l’objet de poursuites pénales, de surcroît du chef de harcèlement moral ».

Croisade contre les influenceurs

« Il est satisfaisant que la justice et la police aient démontré célérité et détermination pour interpeller Monsieur Yaffa [le vrai nom de Booba] et faire cesser ses agissements », a réagi l’avocat des plaignants, David-Olivier Kaminski. « À ce jour, nous constatons que Booba fait l’objet de plusieurs procédures pour harcèlement contre de nombreuses victimes. Il est grand temps que ces actes toxiques et nuisibles cessent ! », a ajouté le conseil.

Figure du rap depuis les années 1990, Booba s’est engagé depuis plusieurs années dans une croisade contre les influenceurs renommés « influvoleurs » et leurs pratiques commerciales présentées comme trompeuses.

Parmi ses principales cibles, Magali Berdah, fondatrice de Shauna Events spécialisée dans les influenceurs. L’enquête la visant pour pratiques commerciales trompeuses, ouverte après des plaintes de Booba, a été classée sans suite en mars.

Notre dossier sur Booba

Le 2 octobre 2023, Booba a de son côté été mis en examen pour harcèlement moral en ligne aggravé à l’encontre de l’influenceuse, qui avait également déposé plainte. Le rappeur sera par ailleurs jugé le 3 décembre pour injure raciste contre une journaliste et un essayiste, ainsi que pour cyberharcèlement aggravé s’agissant de la première.