Prend-on forcément du poids pendant la ménopause ? Quels sont les signes ? La ménopause reste, encore aujourd’hui, un sujet entouré de silence, de tabous et d’idées reçues. Si elle concerne toutes les femmes, elle continue d’être mal comprise, souvent vécue avec inquiétude. Entre les changements hormonaux, les bouleversements physiques et l’image négative qu’en renvoie parfois la société, la ménopause est bien plus qu’une simple “fin des règles” : c’est une transition, une nouvelle phase du corps féminin. Ce n’est pas une maladie, c’est un passage.

Pourtant, les représentations autour de cette période oscillent encore entre peur du vieillissement, perte de désir et idées reçues. Pour y voir plus clair, alors que ce samedi 18 octobre marque la Journée mondiale de la ménopause, Thelma Linet, gynécologue et autrice du livre La ménopause, si je veux (*), revient sur les clichés les plus tenaces et explique comment les femmes peuvent vivre cette étape plus sereinement.

La ménopause arrive du jour au lendemain

Faux. « Les médecins ont longtemps considéré la ménopause comme une maladie marquée par l’arrêt des règles, qui arrive d’un coup. C’est comme la puberté, la ménopause n’arrive pas d’un coup, c’est progressif, avec des périodes plus ou moins simples, c’est pour cela qu’on parle maintenant de transition de ménopause pour remplacer le terme ménopause », explique Thelma Linet.

La ménopause se manifeste par l’arrêt des règles

Vrai et faux. L’arrêt des règles est l’un des signes de la ménopause, mais ce n’est pas le seul : « La définition médicale de la ménopause, c’est l’utérus qui arrête de travailler, mais la vraie ménopause est hormonale et dure en général de trois à 11 ans. Elle peut être est marquée par l’arrêt des règles, mais aussi les bouffées de chaleur, sueurs nocturnes, un brouillard mental assez sournois, de la fatigue, des pertes de mémoire, l’impression de ne plus avoir d’énergie, des douleurs articulaires, des envies fréquentes de faire pipi, une peau sèche, des symptômes qu’on met souvent sur le stress alors que c’est un signe de carence hormonale », détaille la gynécologue.

Il est possible de tomber enceinte en étant ménopausée

Vrai. La ménopause et l’arrêt des règles baissent la fertilité, mais une grossesse n’est pas impossible. La réserve en follicules dans les ovaires va très fortement baisser. Avant 40 ans, on ne parle pas de ménopause mais d’insuffisance ovarienne prématurée (IOP).

« La possibilité de grossesse est de 5 à 10 % et jusqu’à 50 ans, il reste toujours une possibilité de tomber enceinte. Si la possibilité d’une grossesse naturelle est faible, il existe d’autres solutions, comme l’aide médicale à la procréation avec don d’ovocytes », développe Thelma Linet.

On prend du poids à la ménopause

Vrai et faux. C’est très variable, certaines vont prendre du poids alors que leurs habitudes alimentaires sont les mêmes, d’autres ne vont pas en prendre. « En revanche, à cette période, à cause des changements hormonaux et de la diminution des œstrogènes qui maintiennent les muscles, le poids a tendance à se répartir différemment d’avant et va se centrer sur le thorax et la graisse abdominale, autour du ventre. On peut prendre du poids, mais comme tout au long de sa vie. En revanche, on observe une tendance à passer en surpoids à ce moment-là. Parfois, on ne prend pas forcément beaucoup plus de poids, mais ces kilos changent la silhouette », détaille la spécialiste.

La ménopause arrive à la cinquantaine

Vrai. La ménopause chez les femmes européennes arrive en moyenne entre 45 et 55 ans – ce qui est un peu plus tardif que sur les autres continents.

La ménopause c’est naturel, pas besoin de consulter

Faux. « La ménopause est naturelle dans le sens ou c’est une évolution physiologique liée au vieillissement d’un corps. En revanche, la ménopause n’a pas de sens biologique […] contrairement à la puberté par exemple, qui permet de concevoir. Si on a des bouffées de chaleur, des articulations, même à 38 ans, il faut consulter pour faire un bilan. On doit s’autoriser à consulter dès que l’on n’est pas bien », explique Thelma Linet.

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La ménopause ne peut pas être traitée

Vrai et faux. « On ne traite pas la ménopause, la ménopause n’est pas une maladie, on traite une carence en hormones. J’ai le droit d’avoir autre chose pour m’aider, une supplémentation hormonale, mais est-ce que c’est un traitement ? La réponse est non. Quant aux compléments alimentaires, la ménopause est un vrai marché : les produits naturels ont aussi beaucoup de succès, mais ce n’est pas basé sur des preuves scientifiques. Tout ce qu’on nous vend actuellement pour les symptômes classiques, il n’y a rien de démontré scientifiquement », assure la gynécologue.

Le traitement hormonal substitutif est dangereux

Faux. La supplémentation hormonale a beaucoup été pointée du doigt dans les années 2000 car elle favorisait un fort risque de développer des maladies cardio-vasculaires et augmenterait le risque de cancer du sein. Le fait de fumer, de boire de l’alcool ou de ne pas faire de sport augmente plus le risque de maladies cardio-vasculaires ou l’apparition du cancer du sein que la prise d’hormones.

« La supplémentation hormonale permet de donner une dose d’hormones, de l’estradiol, adaptée aux signes de carence. Au même titre que lorsque l’on prescrit des hormones thyroïdiennes lorsque la thyroïde fonctionne mal », indique la spécialiste.

(*) La ménopause, si je veux, Thelma Linet, aux éditions Albin Michel, 19,90 euros.