Par
Alexis Gotthold
Publié le
23 avr. 2025 à 10h39
Son nom n’est pas encore très connu dans le microcosme du sport manchois, seulement des spécialistes du golf. Mais Ernest Le Doujet est en train, petit à petit, de faire son trou.
Ce lundi 21 avril 2025, lors du Grand Prix de Caen-la-Mer, le Cherbourgeois de 22 ans a terminé à la 5e place, à égalité avec le 3e, et à deux petits coups du vainqueur.
D’un côté, je suis content, parce que j’étais 12e après le 2e jour, et je réussis une belle remontée. C’est aussi la première fois que je rends une carte en dessous du par sur une compétition de trois jours. Mais il y a un peu de déception de finir si près de la victoire.
Ernest Le Doujet
Une année pour tenter l’aventure professionnelle
Un succès, ce serait une étape importante dans la carrière de celui qui a commencé sur les greens dès l’âge de 7 ans, complètement par hasard. « Dans ma famille, personne ne fait du golf, rembobine-t-il. Mais un été, on avait passé des vacances à l’hôtel du golf de Biarritz et, quand on est rentré, j’ai dit à mes parents que je voulais essayer. »
Le garçon n’a pas mordu dans la même passion que celle de son père, le cyclisme, auquel il s’est essayé, mais bien dans la petite balle blanche : « J’ai adoré tout de suite ».
Au contact d’Arnaud Lagniel – qui continue de le suivre encore aujourd’hui – au Golf club de Cherbourg, il développe son appétence pour la discipline, au point de faire un sport-études à Montpellier. « Ce fut une bonne expérience, mais je n’ai finalement pas beaucoup progressé là-bas, et j’ai décidé de revenir à Cherbourg. »
Une fois son bac en poche, il se lance dans une carrière de menuisier, tout en continuant le golf. Cette année, toutefois, il a décidé de se donner les moyens d’atteindre son rêve : devenir professionnel. « Mes parents me poussent dans ce sens, et j’ai aussi beaucoup de proches qui me disaient depuis longtemps qu’il fallait que je tente ma chance », explique le 235e joueur français.
En fin d’année dernière, j’ai commencé à me mettre dans le bain, j’ai fait quatre tournois et j’en ai remporté un. J’ai vu qu’avec du travail et de l’entraînement, je pouvais faire de belles choses.
Ernest Le Doujet
Désormais, il enchaîne swings et putts six fois par semaine, contre une à deux auparavant, et suit une préparation physique auprès de Yoann Lafféach.
« Ce n’est pas une surprise pour nous, note Jacques Largouët, le président du Golf club de Cherbourg, un club qui a décidé de le soutenir dans sa démarche. Il a fait toutes les sélections régionales. On sait qu’il a les moyens de montrer le bout de son nez, et on serait très fier, puisque ce serait le résultat de la formation cherbourgeoise ».
Pour prétendre intégrer le circuit Alps Tour, la 3e division européenne, il doit s’imposer sur une compétition de trois jours, ce qui lui donnera un classement mondial, et passer les cartes en octobre et novembre. Ce qui lui laisse encore un peu de temps : « Ce n’est que mon 3e tournoi de l’année, il m’en reste 15. » Il repart dès jeudi 24 avril en quête de ce Graal pour l’un des événements de l’année, le Grand Prix de Fontainebleau.
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