Vaisselle, petit mobilier, vêtements, multimédia, objets de décoration, électroménager… : le marché de la seconde main est très actif en Lorraine où l’on trouve de nombreuses ressourceries et recycleries.
« La perspective de consommer responsable se développe ces dernières années. D’une part, elle est liée au contexte économique et à l’inflation », souligne la coordinatrice territoriale lorraine à la Cress Grand Est (Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire) et référente « achats socialement et écologiquement responsables ». D’autre part, elle est liée à « une prise de conscience écologique » plus forte.
Des ressourceries équitablement réparties
Elles sont équitablement réparties à l’échelle de la région. Autrement dit aucune zone n’est complètement dépourvue de boutiques ou d’initiatives locales faisant la part belle à la seconde main.
Elles sont aussi bien représentées proportionnellement au nombre d’habitants dans chaque département. Ainsi la Moselle avec ses plus d’un million d’habitants* et la Meurthe-et-Moselle avec plus de 730 000 habitants* affichent davantage de ressourceries que la Meuse et les Vosges. (lire ci-dessous).
Il n’y a pas qu’Emmaüs ou Le BonCoin
Emilie Dolle, designer en architecture d’intérieur, fondatrice de la société Le Seize » à Nancy
Et d’emblée, Émilie Dolle, designer en architecture d’intérieur spécialisée dans le design durable, l’annonce : « Aujourd’hui, il n’y a pas qu’Emmaüs ou Le BonCoin pour s’approvisionner ! Il y a d’autres filières et d’autres ressourceries dans notre région ! Il faut élargir son champ de vision. »
La Nancéienne, fondatrice de la société « Le Seize », qui a présenté avec le collectif « Le levier », un appartement 100 % aménagé en éléments de seconde main au Salon de l’Habitat à Nancy fin février début mars, précise que la ressourcerie ne se limite pas aux vêtements, à la vaisselle, au petit mobilier.
Equiper de A à Z un appartement, une maison
La seconde main peut prendre une autre dimension comme celle d’équiper de A à Z un appartement, une maison. La designer cite le réseau bien connu « Envie » pour l’électroménager mais aussi plus localement, en Meurthe-et-Moselle par exemple, « La Maison du réemploi » à Nancy où l’on peut trouver du matériel sanitaire (baignoire, WC, lavabo…) chauffage (radiateurs…), électricité, sols (parquets…), plafonds, menuiserie (portes, fenêtres…). Ou encore pour le matériel informatique l’association InfoSel à Maxéville, près de Nancy.
Si ces types de ressourceries sont pour la majeure partie à mission d’intérêt général en favorisant la réinsertion par l’emploi, il existe aussi dans tous nos départements des offres à visée lucrative, des boutiques qui achètent et revendent des produits d’occasion. « Ce n’est pas un problème », souligne Émilie Dolle car « c’est tout de même basé sur le principe du réemploi ».
Se questionner avant de se débarrasser
Et la designer de vanter aussi le savoir-faire d’artisans locaux qui fabriquent du mobilier neuf à partir de matières recyclées. C’est neuf, c’est un peu plus cher, mais c’est éco responsable !
Une façon de repenser sa consommation face au mobilier et aux objets de décoration
Emilie Dolle, designer en architecture d’intérieur, fondatrice de la société Le Seize » à Nancy
Quoi qu’il en soit, la spécialiste du design durable encourage à se questionner avant de se débarrasser d’un meuble, d’un vêtement, d’un appareil électroménager. Peut-il être relooké, peut-il être reprisé, peut-il être réparé ? Et de prendre l’exemple des meubles de nos grands-mères dont souvent nous voulons nous débarrasser « qui sont en bois massif et de très bonne qualité comparativement à la « fast déco » que l’on nous propose aujourd’hui en bois aggloméré et généralement moins solide et jetable. »
« C’est toute une approche et une façon de repenser sa consommation face au mobilier et aux objets de décoration. »
*Source Insee, population en 2021.