Le tribunal administratif de Rouen (Seine-Maritime), dans une décision de jeudi 16 octobre 2025, demande à TotalEnergies de désinstaller son terminal méthanier flottant dans le port du Havre « dans un délai de deux mois ». L’association Écologie pour Le Havre (EPLH) avait saisi cette instance judiciaire au nom de la défense de l’environnement et de la lutte contre le réchauffement climatique.
Le 13 mars 2023, le ministère de la Transition énergétique a pris un arrêté pour mettre en service un terminal méthanier et traiter du gaz naturel liquéfié (GNL) dans le contexte de la guerre en Ukraine et de menaces possibles sur l’approvisionnement de la France en GNL. Le Cape Ann, un navire doté d’équipements de regazéification, avait été ancré en octobre 2023 dans le port du Havre.
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Inutilisé depuis août 2024
L’association EPLH a argumenté sur la capacité des quatre méthaniers terrestres de France à approvisionner en gaz est suffisante. L’association a aussi « fait valoir que les terminaux méthaniers de Dunkerque, de Montoir et de Fos-Cavaou prévoient des travaux d’extension de leurs capacités, ce qui amoindrit la nécessité du maintien du terminal méthanier flottant du Havre, observent les juges dans leurs observations. De plus, elle fait valoir que le terminal méthanier flottant du Havre, qui représente 8 % des capacités totales nationales, n’a été utilisé entre janvier 2024 et novembre 2024 qu’à 15 % de sa capacité et qu’il est inutilisé depuis août 2024, ce qui ressort d’ailleurs des données librement accessibles en ligne sur le site internet de Gas Insfrastructure Europe alsi.gie.eu. »
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Un délai de deux mois pour abroger l’autorisation d’installation du méthanier
Le tribunal administratif de Rouen enjoint « le ministre chargé de l’Energie de prendre une décision d’abrogation de l’arrêté du 13 mars 2023 dans un délai de 2 mois ».
« C’est une grosse victoire », celle « du pot de terre contre le pot de fer », s’est réjoui Julien Bayou, avocat de l’association Écologie pour le Havre (EPLH), cité par l’AFP (Agence France Presse). L’avocat espère que de nombreuses autres associations « se saisiront de cette décision pour d’autres projets polluants qui ne sont plus nécessaires ».
TotalEnergies a la possibilité de contester cette décision devant le Conseil d’État.