Par
Rédaction Terra
Publié le
17 oct. 2025 à 12h06
Depuis plusieurs mois, les éleveurs de porcs bretons voient s’accentuer un déséquilibre inquiétant : les prix des aliments pour animaux restent hauts, alors que le coût des matières premières a, lui, nettement reculé. Une situation jugée « injustifiée » et « lourde de conséquences pour les exploitations », selon la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs d’Ille-et-Vilaine.
« Selon Inaporc, l’indice des matières premières a décroché de plus de 20 points en juillet dernier par rapport à celui des aliments complets, soulignent les deux syndicats. Pourtant, le prix des aliments composés reste à un niveau anormalement élevé. »
Un écart qui, pour les éleveurs, ne correspond plus à la réalité économique du marché et qui creuse les difficultés dans un contexte déjà tendu.
Un marché du porc en repli
Le problème survient alors que le prix du porc connaît lui aussi un sérieux revers. « Le Marché du Porc Français (MPF) enregistre une chute brutale de la cotation, au moment même où les charges restent trop lourdes pour les éleveurs », déplorent la FDSEA 35 et les JA 35 dans un communiqué.
Même si une partie des volumes échappe aujourd’hui à cette cotation, les syndicats rappellent que « le MPF doit rester l’outil de référence pour la fixation du prix du porc en France ».
Cette baisse des prix, combinée à des coûts d’alimentation déconnectés du marché, « fragilise encore davantage les producteurs, pris en étau entre un prix de vente en baisse et des charges qui ne reflètent plus la réalité économique ».
Appel à une restructuration du secteur de l’aliment
Pour les syndicats agricoles, il est urgent de rééquilibrer la filière. « Nous demandons une véritable prise de conscience de la part des fabricants d’aliments, et d’engager un travail collectif pour une restructuration du secteur, » insistent la FDSEA et les JA 35.
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Selon eux, retrouver de la compétitivité à tous les échelons est indispensable pour assurer la pérennité des élevages porcins bretons et français.
« Les efforts de compétitivité et d’optimisation ne peuvent pas toujours reposer uniquement sur les producteurs, préviennent-ils. Chaque maillon doit assumer sa part de responsabilité. »
Une filière en quête d’équilibre
Dans un contexte d’incertitude économique, les éleveurs de porcs d’Ille-et-Vilaine redoutent une nouvelle dégradation de leurs marges et appellent à plus de transparence sur la formation des prix.
Les syndicats concluent : « Si nous voulons maintenir un élevage porcin dynamique et durable en Bretagne, il faut que la chaîne de valeur fonctionne de manière plus juste et plus solidaire. »
Aliments du bétail — une baisse des matières premières, mais pas des tarifs
Selon les données d’Inaporc, l’indice des matières premières destinées à l’alimentation animale a perdu plus de 20 points entre le début et la mi-année 2024. Le recul est particulièrement marqué pour le blé, le maïs et le soja, qui ont retrouvé des niveaux proches de ceux d’avant la flambée de 2022.Pourtant, les prix des aliments composés distribués aux éleveurs n’ont que très faiblement bougé, affichant encore des hausses de 25 à 30 % par rapport à 2021.Un décalage que les organisations agricoles jugent « incompréhensible » et qui alimente la défiance. Les syndicats demandent davantage de transparence dans la construction des prix et une répercussion plus rapide des baisses de matières premières sur les tarifs pratiqués aux éleveurs.
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