Publié le
17 oct. 2025 à 6h52
; mis à jour le 17 oct. 2025 à 18h55
L’essentiel
- Cédric Jubillar a été condamné ce vendredi à 30 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de sa femme Delphine.
- Les parties civiles ont salué cette décision et les avocats des enfants l’ont appelé à « indiquer où il a dissimulé la dépouille de sa femme ».
- Les avocats de Cédric Jubillar ont, eux, annoncé qu’ils allaient faire appel, car « cet homme va continuer à clamer son innocence ».
C’était le grand jour pour Cédric Jubillar. Ce vendredi 17 octobre 2025, au terme de quatre semaines de procès, celui qui était accusé d’avoir tué son épouse Delphine a été fixé sur son sort. Le verdict est tombé en milieu d’après-midi. Bien qu’il ait toujours clamé qu’il n’avait rien à voir avec la disparition de son épouse, survenue dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, Cédric Jubillar a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle. Ses avocats ont annoncé leur volonté de faire appel dans la foulée. Dans cette affaire sans corps, sans aveux et sans scène de crime, c’est un faisceau d’indices concordants qui a conduit à la décision finale des neuf jurés, qui l’ont condamné en leur intime conviction. Revivez l’ultime journée de ce procès inédit en temps réel ci-dessous.
Direct animé par Anaëlle Montagne et Guillaume Laurens
18h55. Fin du direct, merci de votre fidélité
C’est la fin de ce direct, qui se termine donc sur la condamnation de Cédric Jubillar à 30 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de son épouse Delphine. Merci à tous, chers lecteurs, de nous avoir suivis durant ces quatre semaines d’audience où nos journalistes se sont mobilisés pour vous faire vivre au plus près du terrain les temps forts de ce procès.
18h30. La réaction d’un avocat des proches de Delphine en vidéo
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18h15. Les dommages et intérêts demandés par les parties civiles
À la suite du verdict s’est tenue une audience sur les intérêts civils, durant laquelle les parties civiles ont pu demander des dommages et intérêts. Anne, la meilleure amie de Delphine, a demandé un euro symbolique. Nadine, la mère de Cédric Jubillar, n’a émis aucune demande. Elle l’avait dit, elle se portait partie civile uniquement pour que ses petits-enfants obtiennent la vérité, notamment en ayant accès au dossier.
Les frères et sœurs de Delphine demandent 30 000 euros de dommages et intérêts, et 20 000 euros pour le préjudice d’attente. Enfin, Me Malika Chmani, l’avocate de la représentante légale des enfants Jubillar, demande la déchéance des droits parentaux de Cédric Jubillar. À cette annonce, il est resté impassible. Cette décision devra être rendue à l’occasion d’une audience civile ultérieure, le 1er décembre 2025.
Vidéos : en ce moment sur Actu17h00. La réaction des avocats des enfants Jubillar en vidéo
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16h30. La réaction des avocats de Cédric Jubillar en vidéo
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16h20. Cédric Jubillar quitte Albi pour Toulouse-Seysses
Cédric Jubillar vient de quitter le Palais de justice d’Albi (Tarn) pour retourner à la maison d’arrêt de Toulouse-Seysses, où il était déjà incarcéré pour le meurtre de son épouse. Le public est nombreux dans la rue pour tenter de l’apercevoir dans le véhicule banalisé de l’administration pénitentiaire.
16h15. Cédric Jubillar va-t-il perdre son autorité parentale ?
Une seconde audience – au civil, cette fois – vient de se terminer, pour statuer sur l’autorité parentale de Cédric Jubillar, que les parties civiles souhaitent lui retirer. L’audience civile est donc terminée : les arrêts sur l’autorité parentale et les intérêts civils seront rendus le 1er décembre 2025, indique notre journaliste sur place.
15h50. « C’est la vérité qui a gagné sur le mensonge », pour la famille de Delphine
Interrogé au pied du tribunal, Me Mourad Battikh, avocat d’une partie de la famille de la victime, se réjouit. « C’est une victoire pour les parties civiles, ça fait 5 ans qu’elles sont privées de corps, privées de sépulture, privées de tombe, privées de la vérité. Aujourd’hui c’est la vérité qui a gagné sur le mensonge ».
Il continue : « Ça fait 4 ans et demi qu’on s’égosille à dire que ce dossier n’est pas vide, qu’il y a des preuves, des indices, une scène de crime, et que s’il y a une scène de crime il y a un criminel. »
J’ai un de mes clients qui est sur une civière parce que la pression est retombée et c’est difficile d’absorber cette émotion. Aujourd’hui, c’est une satisfaction, non pas que l’on se satisfasse qu’un homme soit en prison, mais au moins que la vérité ait pu émerger.
Me Mourad Battikh
Avocat d’une partie de la famille de la victime
15h47. La foule devant le tribunal d’Albi
De nombreux journalistes mais aussi des curieux attendent la sortie de Cédric Jubillar, qui va rejoindre sa cellule à la prison de Toulouse-Seysses (©Fabien Hisbacq / Actu.fr)15h37. « Cet homme va continuer à clamer son innocence »
« Nous savions que cette affaire ne trouverait pas d’issue définitive aujourd’hui », corrobore Me Emmanuelle Franck, autre avocate de Cédric Jubillar, qui confirme l’intention de la défense d’interjeter appel. « Cet homme va continuer à clamer son innocence ».
Il réagit comme un homme abattu, mais qui a cette lueur de ce dire que tout n’est pas définitif et que peut-être en pappel, un autre jury populaire pensera autrement.
Me Emmanuelle Franck
Avocate de Cédric Jubillar
« Peut-être en pappel, un autre jury populaire pensera autrement », veut croire Me Emmanuelle Franck, l’une des avocates de Cédric Jubillar (©Fabien Hisbacq / Actu.fr)15h35. « Nous allons préparer l’appel », dit déjà la défense
Le verdict est « violent pour notre client », réagit Me Alexandre Martin, l’un des avocats de Cédric Jubillar.
« Nous respectons la décision du jury populaire, nous sommes déçus, mais nous savions que quoi qu’il arrive, il y aurait un 2e combat, nous allons préparer cet appel ».
Me Alexandre Martin, l’un des avocats de Cédric Jubillar, indique qu’ils vont faire appel du verdict (©Fabien Hisbacq / Actu.fr)15h30. « Un soulagement » pour les avocats des enfants
Les avocats des différentes parties défilent rapidement à la sortie du Palais de justice. « C’est un soulagement pour les parties civiles » dit Me Malika Chmani, l’une des avocates des enfants du couple Jubillar. « C’est important pour les enfants », dit-elle. Pour Me Laurent Boguet, autre avocat des enfants, c’est « une peine lourde qui rétribue les agissements qui lui ont été reprochés, mais aussi son attitude tout au long du procès ». Puis il a appelé Cédric Jubillar à révéler où était le corps de Delphine :
Je l’invite à en tirer les conséquences pour nous indiquer où il a dissimulé la dépouille de sa femme.
Me Laurent Boguet
Avocat des enfants de Cédric et Delphine Jubillar
Les avocats sortent du Palais de justice à Albi, ce vendredi (©Fabien Hisbacq / Actu.fr)15h25. Le petit rictus de Cédric
Dernière scène observée avant l’évacuation de la salle : les lèvres pincées, Cedric a fait un petit rictus, et a hoché la tête quand on lui dit qu’il avait dix jours pour faire appel. Il a tout de suite parlé à ses avocats.
15h20. Un oncle de Delphine fait un malaise
Alors que des secouristes ont exceptionnellement été déployés dans la salle d’audience, l’oncle de Delphine Jubillar s’est effondré sur le banc des parties civiles, tremblant. Il vient de faire un malaise dans la salle.
Une cousine de Delphine s’est elle aussi effondrée, victime visiblement d’une crise d’angoisse.
15h18. Cédric Jubillar toujours impassible
L’accusé est resté impassible à la lecture du verdict, indique notre journaliste sur place. « À peine un pincement de lèvres », observe-t-elle.
15h16. Cédric Jubillar déclaré coupable
Les jurés sont entrés dans la salle, et le verdict vient de tomber : Cédric Jubillar est déclaré coupable du meurtre de sa femme Delphine. Il est condamné à 30 ans de réclusion criminelle, ce qui est conforme aux réquisitions.
15h12. Dehors aussi, on retient son souffle
À l’extérieur de la salle, dans l’attente du verdict (©Fabien Hisbacq / Actu.fr)15h11. Tension ultime dans la salle
Dans la salle bondée, « la tension est palpable », confie notre journaliste. Me Alexandre Martin a la tête dans les mains. L’autre avocate de Cédric Jubillar, Me Emmanuelle Franck, est impassible.
15h00. La mère de Cédric Jubillar n’est pas là
Les jurés ont tranché, après plus de cinq heures de délibéré. Qu’ont-ils décidé ? On le saura dans quelques minutes.
D’après notre journaliste dans la salle, Nadine, la maman de Cédric Jubillar, n’est pas là. Elle avait prévenu qu’elle ne viendrait pas au verdict, et n’est visiblement pas présente. L’accusé n’a pas encore été ramené dans son box.
14h59. Les avocats sont aussi dans la salle
Les avocats des différentes parties sont également dans la salle d’audience. Mes Emmanuelle Franck et Alexandre Martin ont gravi les marches du Palais de justice, sans s’adresser aux journalistes, et sont entrés dans la salle d’assises. La cour est attendue.
14h48. La salle d’assises est ouverte
La salle d’audience vient de rouvrir, les journalistes qui peuvent accéder à la salle d’assises, dont l’envoyée spéciale d’Actu.fr à Albi, sont à l’intérieur du tribunal.
14h30. Le public s’installe devant le tribunal en attendant le verdict
Les jurés et les magistrats sont toujours en train de délibérer. Devant la salle, une petite foule s’installe en espérant rentrer dans la salle pour assister au verdict.
Le public s’installe devant le tribunal d’Albi en attendant le verdict. (©Anaëlle Montagne / Actu Toulouse)12h50. S’il est acquitté, Cédric Jubillar ne ressortira pas immédiatement libre
Si l’accusé est acquitté, il ne pourra pas sortir libre du tribunal. Il devra d’abord retourner à la prison de Toulouse-Seysses, où il est incarcéré depuis juin 2021 en détention provisoire, car il reste sous la responsabilité de l’établissement jusqu’à la levée d’écrou. Le cas échéant, Cédric Jubillar devra y effectuer quelques formalités avant de ressortir du centre de détention, libre. S’il est condamné en revanche, sans surprise, il retournera derrière les barreaux pour purger sa peine.
12h00. Comment se déroule le délibéré ?
Les conditions sous lesquelles Cédric Jubillar peut être reconnu innocent ou coupable sont complexes. Les six citoyens et trois magistrats doivent d’abord décider s’ils le condamnent ou l’acquittent en répondant par « oui » ou par « non » à cette question : « Cédric Jubillar est-il coupable d’avoir à Cagnac-les-Mines, dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, volontairement donné la mort à Delphine Jubillar, née Aussaguel ? » À savoir que si trois bulletins (ou plus) répondent par la négative, alors l’accusé est acquitté.
Mais si une « majorité qualifiée » de 7 jurés sur 9 répond « oui », alors il est condamné, et une série de nouvelles étapes doit s’ensuivre. Les jurés devront déterminer si la circonstance aggravante de meurtre « par conjoint » est retenue contre lui. Ensuite, place au vote de la peine. Un exercice complexe, qu’Actu Toulouse explique en détail dans un article dédié. Et puis, dernière étape : le vote des peines complémentaires, comme le suivi socio-judiciaire. Le retrait potentiel de son autorité parentale requis par les avocats généraux ne serait voté, le cas échéant, que lors d’une audience civile ultérieure.
11h15. L’avocat des frères et sœurs de Delphine réagit aux paroles de l’accusé
Me Laurent De Caunes, l’avocat des deux frères et de la sœur de Delphine Jubillar, a réagi aux derniers mots de l’accusé : « Ça ne m’évoque rien de tout, ce sont des mots désincarnés comme ceux dont il nous a gratifiés depuis le début de cette audience. »
Il continue : « Les seuls mots révélateurs qu’il a pu dire (durant le procès, NDLR) c’est quand il a expliqué qu’il n’avait pas réfléchi à ce qui avait pu arriver à Delphine. Nous sommes toujours dans la même thématique, il n’y a pas de dérogation à son système et il n’y a pas d’émotion. »
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9h09. Les dernières paroles de l’accusé
« Monsieur Jubillar, avez-vous quelque chose à dire pour votre défense ? », demande la présidente. Le père de famille, la voix légèrement tremblante, répond : « Oui, je tiendrais à dire que je n’ai absolument rien fait à Delphine. »
Après lecture de l’article 353 du code pénal portant sur l’intime conviction, la Cour se lève et quitte la salle des assises. Les jurés se retirent pour délibérer.
8h45. « Je plains les jurés qui vont devoir faire un choix »
Devant le tribunal d’Albi, le tribunal attend, comme chaque matin, depuis le milieu de la nuit. (©Anaëlle Montagne / Actu Toulouse)
Dans la queue qui s’étale devant le tribunal d’Albi, Sarah et Amaury, étudiants Tarnais, attendent depuis 3 heures du matin. Un peu déçus, parce qu’ils vont rentrer certes, mais pour une demi-heure à peine. Le temps que l’accusé peu loquace livre ses dernières paroles et que la présidente fasse la lecture de l’article 353 du code pénal, qui porte sur l’intime conviction. « On espérait voir le verdict, mais on doit ressortir », souffle Amaury. Le palais de justice sera évacué le temps que les jurés délibèrent.
« On n’est pas là par curiosité morbide, mais pour essayer de voir de nos propres yeux ce qui se passe entre ces murs. » Et puis pour sentir, par son langage corporel, son attitude, si Cédric Jubillar a l’étoffe d’un coupable. « Avec les preuves qu’il y a, c’est trop dur de savoir. Je plains les jurés qui vont devoir faire un choix. »
6h45. Comment va se dérouler cette journée ?
L’ultime audience du procès s’ouvrira à 9 heures, et la présidente donnera la parole à Cédric Jubillar. Ce sera la dernière occasion pour l’accusé de plaider son innocence. Les textes fondamentaux du Code pénal seront ensuite lus, notamment l’article 353 du code pénal, qui aborde l’intime conviction.
Ensuite, les jurés se retireront pour délibérer. Le palais de justice d’Albi sera évacué pour qu’ils s’y isolent. Six citoyens, trois magistrats : le sort de Cédric Jubillar sera entre leurs mains. Personne ne pourra entrer en contact avec eux tant qu’ils ne se seront pas mis d’accord. Et ça risque de durer des heures.
6h20. Que risque Cédric Jubillar ?
Au terme d’un réquisitoire fourni, les deux avocats généraux ont requis 30 ans de réclusion criminelle contre Cédric Jubillar. Il encourait pourtant la perpétuité, mais Nicolas Ruff et Pierre Aurignac considèrent qu’elle ne doit être réservée qu’à des récidivistes. Ils insistent cependant : « C’est un homme qui a maltraité son épouse, un homme qui a tué, qui s’en vante et insulte la mémoire de celle qu’il a supprimée ».
Pour les avocats généraux, il mérite donc la peine la plus élevée, perpétuité mise à part. Ils demandent aussi le retrait de son autorité parentale – qui serait votée, si nécessaire, lors d’une audience civile ultérieure au procès.
6h01. Quatre semaines de procès
Le procès de l’artisan peintre-plaquiste a débuté le mois dernier, le 22 septembre. 65 témoins se sont succédé à la barre dans la salle des assises d’Albi. Experts, gendarmes, magistrats, voisins, famille et amis de Delphine et de Cédric… Ils ont se sont livrés, un à un, devant les 11 avocats des parties civiles et les deux conseils de Cédric Jubillar.
L’interrogatoire récapitulatif de l’accusé a clôturé trois premières semaines éprouvantes, avant les plaidoiries des parties civiles et de la défense, qui se sont terminées ce jeudi 16 octobre, veille du verdict.
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