« Obsolètes », ses 900 m2 de locaux au Technopôle à Saint-Etienne vont être remplacés, sur la même parcelle, par un bien plus vaste bâtiment : Le Chœur totalisera près de 3 600 m2 pour un investissement de 10 M€ avec l’appui de ses propres adhérents. La Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb) de la Loire en occupera un peu moins d’un quart afin d’y maintenir son siège. Le reste sera revendu, sinon loué, avec l’idée de mutualiser des services communs pour l’ensemble des occupants.

 C’est le cabinet d’architectes stéphanois Tassin et Réocreux qui a été engagé pour le futur « Chœur ». Esquisse transmise par la Capeb Loire

L’emplacement était convoité mais la Capeb ne l’a pas cédé. Elle veut, au contraire, en faire un atout, une source de revenus, en s’appuyant sur sa valeur potentielle dans un contexte réputé de pénurie de bureaux à Saint-Etienne. L’activité de cette périphérie stéphanoise qu’est le Technopôle ne connaît, il est vrai, pas les mêmes soucis que l’hypercentre… Installée au 13, rue Camille-de-Rochetaillée, à proximité de Geoffroy-Guichard, la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb) de la Loire vient en effet d’officialiser un projet immobilier qui fait appel à ses 800 adhérents. Pas seulement pour bâtir mais aussi pour, en partie, le financer.

Présidée par Adrien Dessailly dans la Loire, la Capeb n’est pas à confondre avec la FBTP Loire, branche professionnelle parmi d’autres du Medef même si quelques-uns de ses membres adhèrent aux deux organisations. L’écrasante majorité d’entre eux ont moins des dix salariés, beaucoup sont des artisans solos, quelques rares adhérents seulement dépassent les 50 salariés dans la Loire. Cette confédération – qui suit donc une logique départementalisée : plus qu’autonome, indépendante – défend les intérêts de l’artisanat dans le bâtiment auprès des pouvoirs publics et, comme d’autres groupements, forme mais aussi assiste et conseille ses membres sur des problématiques juridiques, sociales, RH ou encore techniques. C’est le rôle des 8 salariés qu’elle compte, installés dans ce bâtiment de 900 m2 (la Capeb a aussi des bureaux partagés pour son antenne de Roanne).

Le « Chœur » de la Capeb Loire

Un bâtiment qui a bien fait son temps et dont la Capeb n’occupe de toute façon qu’une petite moitié. Or, ses locataires – une association pour 50 m2 – et surtout, l’Ecole de la 2e chance pour tout un niveau, ont quitté les lieux. Début 2024 pour la seconde. « La configuration de ces lieux ne correspond plus aux nouvelles méthodes de travail, aux exigences de confort actuelles, aux services que l’on se doit de fournir. Ils sont mal équipés… Bref, ils sont obsolètes aussi bien pour nos propres salariés que pour l’accueil du public extérieur, des adhérents ou encore des formations qui y sont dispensées en permanence, décrit auprès d’If Guillaume Schreiner, administrateur de la Capeb Loire. Nous nous sommes dit que le départ des locataires était l’occasion de se doter d’un nouveau siège moderne, dans le cadre d’un bâtiment beaucoup plus grand qui va ainsi totaliser 3 590 m2.»

Durant l’année écoulée, les membres de la Capeb ont naturellement apporté leur pierre à la conception des lieux. ©Capeb Loire

La Capeb Loire a tranché sur ce projet en 2024 avant de le faire définitivement valider il y a quelques semaines en AG. Situé sur une parcelle d’environ 2 300 m2, « Le Chœur » comptera quatre niveaux ainsi qu’un un « R +4 » en « demi » étage, c’est-à-dire 460 m2 « d’intérieurs » et le reste, occupé par deux terrasses – des « rooftops » – de 113 et 86 m2 ainsi que de la végétation. Un sous-sol abritera, lui, 29 places de parking (et un local vélo de 25 places) s’ajoutant aux 16 autres à l’air libre. La Capeb ayant fixé ses propres besoins à 700 m2 et la moitié du toit terrasse, il s’agit de proposer le reste à la location ou à la vente des bureaux « pour des activités tertiaires, ayant des liens avec les nôtres comme des architectes, des notaires, des experts-comptables, sinon pourquoi pas des services, comme une crèche pouvant bénéficier à tous et à des salariés des environs », souligne Guillaume Schreiner, à la tête de la SAS Bâti Capeb 42, société commerciale temporaire créée pour mener à bien l’opération.

Un système d’obligations pour le co-financer

Elle incite, d’ailleurs, les 800 adhérents de la Confédération Loire, via un système d’achat d’obligations par tranche de 5 000 € (accessible aux non adhérents), rémunérés à 3 % par an, à cofinancer sur les 4 ans à venir cet investissement au montant assez notable de 10 M€ même s’il sera aussi fait appel aux banques. L’ensemble a été conçu pendant un an, petit à petit, avec, d’ailleurs, le concours de membres : c’est leur métier. Il visera une certification « Breeam very good », label anglo-saxon, et crème de la crème en performances environnementales des bâtiments (au-delà d’une performance énergétique premium, jusqu’à évaluer la pérennité et le recyclage des matériaux utilisés). Il s’agirait alors du 2e bâtiment à en disposer dans la Loire avec le bâtiment Sigale créé par Inovy. Mais le premier en ossature bois comme le sera Le Chœur.

Le nouvel écrin vise conjuguer un contexte de travail efficace, moderne mais aussi agréable et convivial, bref de son temps. Esquisse transmise par la Capeb Loire

« Nous souhaitons des lieux permettant d’assurer des services optimums à nos adhérents tout en mutualisant des éléments avec les autres occupants, explique Guillaume Schreiner. Des salles de réunion, oui, évidemment, éventuellement accessibles aussi pour des sollicitations extérieures ponctuelles. Mais aussi une conciergerie confiée à un tiers pour gérer cela et apporter d’autres services communs ou non. » La Capeb espère lancer son projet mi 2026 au plus tard pour s’y installer début 2028.