Ce vendredi, c’est le reggae qui a donné rendez-vous au public. Et quoi de mieux que cette musique délivrant ses messages d’amour et de résilience, pour accueillir un concert en audiodescription.
Et alors que le Chapiteau attend fébrilement Clinton Fearon, dans les gradins, accueillie par Romane Henry, responsable du développement des publics, l’association UniversJo prend place dans les gradins. La structure messine a convié des malvoyants à ce concert promettant un joli moment.
Une fois équipé du boîtier et du casque allant avec, le voyage vers la Jamaïque a pu commencer. En régie, Alexis, casque-micro sur la tête, se tient prêt. Pendant plus d’une heure, il sera leurs yeux.
Expérience totale
Paraissant simple, le dispositif fait-il le job ? Il suffit de s’équiper pour avoir la réponse. Avec le retour du concert dans les écouteurs, l’immersion est immédiate. Les commentaires et descriptions se posent sur la musique sans pour autant devenir une gêne. Une interférence.
Au contraire, cela forme un tout. Styles et couleurs des vêtements des musiciens et de Clinton Fearon, leurs marques… Mais aussi leurs attitudes, leur instrument et sa position par rapport au corps, les réactions du public, les émotions passant entre les artistes… Sans oublier les jeux de lumières, les effets allant avec… Pour que l’expérience soit totale, il suffit de se laisser porter. Tout simplement.
Le temps passant, les images prennent forme naturellement, la voix d’Alexis s’estompe mais ne s’efface pas et se veut toujours essentielle. Un peu comme les sous-titres d’un film en version originale. On n’y fait plus attention mais ils sont indispensables à la plénitude du moment.
De Clinton Fearon à Queen Omega, en attendant Groundation, emmené par le « Professor », l’incontournable Harrison Stafford, la Chapiteau a fait rayonner un reggae prouvant qu’il a su, sait et saura se renouveler. Comme Nancy Jazz Pulsations.
Qui trouve-t-on dans la playlist d’Harrison Stafford ?
Lors de l’interview du fondateur de Groundation, nous lui avons demandé quels artistes étaient présents sur sa playlist. Le passionné Harrison Stafford ne s’est pas fait prier ! « Récemment, j’ai beaucoup écouté le nouvel album de Chronixx, Exile. J’aime aussi Mortimer, Kumar, Protoje, Tarrus Riley… Et côté américain, des groupes comme Stick Figure, SOJA. En France, j’écoute Danakil, Dub Inc… Et au Brésil, Ponto de Equilíbrio. Mais honnêtement, ma playlist reste très old school. J’écoute toujours Justin Hinds & The Dominoes, Burning Spear, Bob Marley & The Wailers, The Congos, Don Carlos, The Gladiators, Israel Vibration… C’est une source d’inspiration sans fin. C’est cette musique du cœur, cette rebel music faite pour l’amour et la révolution, pas pour la gloire ni l’argent. C’est pour ça que je l’aime tant. »