Au Parc des Princes,
Et si le PSG avait trouvé un nouvel antagoniste ? Oubliez Marseille, le Barça, le Real Madrid ou le Bayern Munich. Le nouveau boss de fin de game s’appelle la galaxie BlueCo. Quelques mois après s’être fait rosser par la maison mère Chelsea (3-0), en finale de la Coupe du monde des clubs, Paris s’est fait chahuter par la petite sœur, Strasbourg (3-3), vendredi soir au Parc des Princes. Un nul au petit goût de défaite, même, pour le Racing, qui menait 1-3 juste avant l’heure de jeu.
Il n’empêche, ce point obtenu dans la capitale permet quand même aux Alsaciens d’être ce matin au petit-déjeuner dauphins des champions d’Europe et de continuer leur bon début de saison, dans la lignée d’un exercice précédent déjà convaincant. Alors, oui, tout le monde évoquera ce PSG diminué, amoindri par les nombreuses blessures et le turnover réalisé par Luis Enrique… Mais, dans des conditions similaires, combien d’équipes ont osé jouer les yeux dans les yeux avec Paris cette saison ?
Strasbourg n’a pas eu peur
Il fallait les voir, vendredi soir, presser comme des acharnés, déborder comme des furibards, batailler comme des morts de faim… Pendant soixante-quinze minutes, Paris s’est retrouvé face à un os, que même le but précoce de Bradley Barcola (6e) n’a pas suffi à désarçonner. Le Racing a su rester fidèle à ses principes de jeu pendant une grande partie du match avant d’avoir le capot un peu ouvert à la fin de la rencontre.
« Nous avons fait preuve de beaucoup de discipline, de compréhension tactique, on a su s’adapter, on a su presser, on a élevé l’intensité, s’est réjoui Liam Rosenior, l’entraîneur de Strasbourg, dans une conférence de presse où le traducteur a été impressionnant de facilité. On a affronté la meilleure équipe, les meilleurs joueurs, le meilleur coach au monde. Quand on mène 3-1, on peut être un petit peu déçus, mais le résultat reste pour nous positif et mérité. Je suis très fier de mes joueurs. »
Et notamment de Joaquin Panichelli. Arrivé sur les bords du Rhin en parfait inconnu, après une seule saison complète en deuxième division espagnole, l’Argentin a martyrisé la défense parisienne et notamment le pauvre Lucas Beraldo qui a dû faire des cauchemars toute la nuit de l’attaquant alsacien. Une talonnade réflexe repoussée miraculeusement par Lucas Chevalier (10e) en guise d’avertissement avant la sanction.
Panichelli et Barco, c’est total régal
Un coup de casque magnifique, au prix d’une belle détente, à la retombée d’un centre parfait de Guéla Doué pour égaliser (26e), que son entraîneur n’a pas hésité à décrire comme « l’un des têtes les plus belles » qu’il a vu dans un stade, avant un enchaînement MMA-Danse classique juste après le repos pour donner deux buts d’avance à son équipe.
L’Argentin a d’abord foncé dans Lucas Beraldo, qui s’est transformé en paillasson, puis a foncé dans la surface de réparation pour reprendre – plat du pied, sécurité – un centre de Diego Moreira. « Je ne suis pas surpris, c’est quelqu’un qui se donne à fond à l’entraînement, a commenté Liam Rosenior. Il cherche toujours à donner le maximum pour maximiser son potentiel. Il a une mentalité incroyable. Je suis très fier de la manière dont il a mené la ligne d’attaque. »
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Panichelli, qui avait réalisé l’incroyable stat de marquer zéro but en une saison à Alavès en 2023-2024 pour son arrivée en Europe, a aussi été bien épaulé par son compatriote Valentin Barco, incroyable au milieu de terrain, loin de l’homme penaud que l’on avait pu croiser au hasard lors d’un voyage touristique à Séville face à Valladolid. « El Colo » (le roux), en plus d’être le roi de l’empire du milieu, a délivré une passe décisive magnifique pour le deuxième but du Racing grâce à une superbe louche, au-dessus de Lucas Hernandez, pour Moreira.
Une équipe de bambins
Barco (21 ans), Ouattara (19), Høgsberg (19), El Mourabet (20), Penders (20), Moreira (21 ans)… Strasbourg avance avec conviction malgré un effectif de bébés, promis, plus tard, à rejoindre Chelsea ou servir d’ajustement pour les comptes de la maison mère. Mais, en attendant, avec « le deuxième onze le plus jeune de l’histoire du championnat », selon Rosenior, les Bleu et Blanc assurent comme des grands.
Et arrivent à gommer les petites erreurs qui lui ont fait perdre des points bêtement depuis le début de la saison, comme face à Monaco et Marseille où ils s’étaient inclinés en toute fin de rencontre. Et on a un peu pensé que pareil scénario se reproduirait dans les dix dernières minutes de jeu, quand Paris poussait vraiment. « Ils ont appris rapidement », assure Rosenior, qui n’était pas inquiet dans la dernière ligne droite de la rencontre.
« Aujourd’hui, on a 16 points après 8 journées en championnat, on a une équipe qui est compétitive à chaque rencontre. Pour moi, la force de l’équipe, c’est cette jeunesse, cette énergie et le fait de ne pas avoir peur quand elle peut être sur le terrain. Je suis fan et j’adore travailler avec mes joueurs, avec ce groupe. »
Viser la Ligue des champions ?
En voyant cette équipe bousculer le PSG de cette manière, avec un effectif pléthorique qui lui permet de ne pas noter l’absence de son capitaine et buteur Emanuel Emegha et de son défenseur Mamadou Sarr, on se met à imaginer le Racing venir chatouiller les grosses cylindrées comme Marseille, Lille, Lyon ou Monaco pour une place qualificative en Ligue des champions… Verre d’eau glacé en pleine gueule et climatisation offerte par Liam Rosenior : « L’objectif officiel de l’équipe, c’est le prochain match. »
Mais l’Anglais sait bien que son club peut viser les sommets : « Nous sommes dans une excellente position au championnat, je sais que nous pouvons y arriver, nous sommes compétitifs à chaque match, c’est le plus important. » Et ce n’est pas Luis Enrique qui va le contredire. A voir son visage après le match en conférence de presse, on sentait l’Espagnol admiratif de cette jeunesse triomphante. Gagné.
« Félicitations à Strasbourg, ils sont jeunes et forment une très belle équipe, c’est l’une des meilleures équipes de la Ligue 1, sans aucun doute, a indiqué l’ancien coach du Barça, avant d’ajouter en souriant : « J’aimerais jouer un jour contre Strasbourg avec toute mon équipe, ce sera joli de voir deux grandes équipes jouer un football de la meilleure des manières. » Le match retour est prévu début février 2026. Faites venir la DeLorean, on veut voir du beau football de suite.