Commencer le festival sur une œuvre qui ne cherche ni euphorie ni consensus, c’est une déclaration. Le Cinemed affirme une ligne : filmer la Méditerranée, ce n’est pas l’orner, c’est la questionner. Ozon ne s’enferme pas dans la reconstitution coloniale, même si des images d’archives ouvrent le film. Il déplace l’axe : ce qui intéresse ici, ce n’est pas l’Algérie historique, mais la manière dont une société fabrique ses normes à travers ce qu’elle attend d’un homme, et ce qu’elle ne supporte pas qu’il ne dise pas. On ne ressort pas enthousiaste : on ressort vidé, froissé, troublé. Le film laisse une charge sans mode d’emploi, comme si le sens devait advenir ailleurs, plus tard, à distance de la projection. Certains parlent de pari risqué, d’autres d’évidence radicale.