Ce « tunnel Trump-Poutine » est un projet fou, mais il plaît au président américain (et ne date pas d’hier). (image d’illustration)

KREMLIN PRESS OFFICE / HANDOUT / Anadolu via AFP

Ce « tunnel Trump-Poutine » est un projet fou, mais il plaît au président américain (et ne date pas d’hier). (image d’illustration)

INTERNATIONAL – « C’est intéressant. » Lors d’un déjeuner de travail avec Volodymyr Zelensky vendredi 17 octobre, Donald Trump s’est montré ouvert à l’idée d’un tunnel sous-marin reliant la Russie à l’Alaska, suggérée la veille par un haut responsable russe au multimilliardaire réactionnaire Elon Musk. Indiquant qu’il venait à peine d’en entendre parler, le président américain a demandé son avis sur la question à son homologue ukrainien.

« Vous aimez cette idée ? », a-t-il demandé à son interlocuteur. Et Volodymyr Zelensky de répondre : « Je n’en suis pas ravi », ce qui a fait rire Donald Trump. Jeudi, Kirill Dmitriev, l’émissaire du président russe Vladimir Poutine chargé des questions économiques à l’international, a évoqué sur le réseau X un projet de « pont de la paix » entre l’Alaska et la Russie remontant à la Guerre froide.

« Avec la technologie moderne de Boring Company cela peut devenir un tunnel Poutine-Trump » sous le détroit de Béring, a-t-il écrit sur cette plateforme appartenant d’ailleurs à Elon Musk. Boring Company est une autre entreprise du patron de Tesla et SpaceX, qui entend révolutionner les transports urbains avec des tunnels. Kirill Dmitriev, qui dirige le fonds souverain russe, a explicitement invité Elon Musk à construire cette infrastructure comme « symbole d’unité », avec des schémas à l’appui.

L’idée d’une liaison Russie-Alaska est vieille de plus de 130 ans

Il a estimé le coût d’un tel tunnel d’une centaine de kilomètres à 8 milliards de dollars. Les initiatives de ce genre ne datent pas d’hier, comme l’a rappelé la Komsomolskaïa Pravda, un tabloïd proche du Kremlin cité par Courrier international. L’hebdomadaire souligne que plusieurs projets pour relier l’Amérique et l’« Eurasie » ont été proposés depuis 1890, quand « le gouverneur de l’État du Colorado de l’époque eut l’idée d’une liaison ferroviaire entre les deux continents ».

« Les projets ont fleuri, les uns les plus ambitieux que les autres, sans pour autant convaincre les investisseurs – et encore moins les pays concernés », poursuit Courrier international, évoquant le cas de Fiodor Soloniev, un immigré russe en Alaska qui défendait un projet de liaison dans les années 2010. Celui-ci avait admis que l’absence de fonds et les tensions politiques entre Moscou et Washington rendaient son idée difficilement applicable. Il était loin d’avoir deviné à quel point les relations de la Maison Blanche et du Kremlin se réchaufferaient sous l’impulsion de Donald Trump.