Pas de cravate, des
grosses bagues aux doigts et le tutoiement facile : Jean-Alexandre
Trogneux est aux antipodes des figures rigides du monde politique.
À 64 ans, l’ancien patron de la Maison Trogneux — la
chocolaterie familiale
devenue célèbre autant pour ses
macarons d’Amiens que pour son lien avec la Première dame — se
raconte sans détour. À l’occasion de l’ouverture d’une nouvelle
boutique à Paris, il revient sur l’héritage sucré de sa famille…
mais aussi sur la tempête médiatique qui a soufflé sur eux depuis
2017.

Car depuis que

Brigitte Macron
est devenue Première dame, impossible pour les
Trogneux de passer totalement sous les radars. Même quand on fait
« seulement » du
chocolat
. Et Jean-Alexandre, son neveu, ne cache pas que cette
surexposition a parfois eu des conséquences
douloureuses
pour ses proches.

“Nous n’avons aucun lien avec
la politique d »Emmanuel Macron”

C’est dit, et sans
détour. “Beaucoup ont compris
que nous n’avons aucun lien avec la politique du
président”, affirme Jean-Alexandre dans les colonnes de
Gala. Une phrase claire,
posée, qui met un terme aux ambiguïtés. Lui et sa famille ne
veulent pas être associés aux décisions d’Emmanuel
Macron
, qu’elles soient impopulaires ou non. Une mise au point
nécessaire, surtout après les vives tensions des dernières
années.

Il se souvient
notamment de la période 2018-2019, marquée par les manifestations
anti-Macron. “C’était un vrai
choc. Quand ‘Bibi’ nous a présenté Emmanuel Macron, on l’a tout de
suite trouvé extrêmement brillant et sympathique.
On l’appelait ‘Pentium 7’ ! Le courant est tout de suite passé.
Mais jamais je n’aurais imaginé un tel destin”, raconte-t-il.
Et puis tout a basculé. Les regards ont changé, parfois accompagnés
de propos haineux. Jusqu’à l’agression de son fils Jean-Baptiste en
2023, en pleine rue, à cause de leur nom de famille.

“Mon
fils aurait pu y passer, sans l’intervention d’un voisin”

Encore marqué,
Jean-Alexandre revient avec émotion sur cet épisode traumatisant.
“Jean-Baptiste est jeune,
donc il est tout de suite reparti de l’avant. Moi, j’avoue avoir eu
plus de mal à comprendre cette haine. Pour la
première fois de ma vie, j’ai dû aller voir un psy. Mon fils aurait
pu y passer, sans l’intervention d’un voisin ! Toute la famille a
été très choquée”, confie-t-il. Une agression injuste, qui
rappelle que parfois, un simple nom peut suffire à déclencher la
violence.

Depuis, la famille a
décidé de faire bloc. Ils se concentrent sur leur activité, leur
passion du chocolat, et refusent de se laisser aspirer par la
machine politique. “Aujourd’hui, nous avons tourné la page. Et puis, le
chocolat, c’est le meilleur médicament pour aller mieux !”,
lâche-t-il avec un sourire. À chacun sa thérapie.