Sans attendre la réhabilitation complète de l’unité d’eau potable, à Saffré, prévue à l’horizon 2029, le syndicat Atlantic’Eau a installé un dispositif de traitement complémentaire, illustrant sa volonté constante non seulement de répondre aux normes en vigueur, mais aussi de les dépasser pour garantir à l’usager une eau d’une qualité optimale.

Cette amélioration place désormais l’installation « au standard de celle de Nort-sur-Erdre, récemment rénovée », se réjouit Jean-Luc Grégoire, vice-président du syndicat. Trois questions à Nicolas Faucheux, responsable du service gestion du patrimoine au syndicat Atlantic’Eau.

Qu’est-ce qui a motivé Atlantic’Eau à installer ces trois filtres complémentaires ?

Cette démarche s’inscrit dans la volonté affirmée depuis 2021 d’Atlantic’Eau d’enlever toute trace de produits phytosanitaires dans l’eau. En 2023, nous avons découvert la présence d’une nouvelle molécule issue de la dégradation du chlorothalonil, utilisé comme fongicide dans de nombreuses cultures. Par ailleurs, la science découvre régulièrement de nouvelles molécules et leurs effets sur la santé. Pour répondre à ces enjeux et anticiper d’éventuelles évolutions réglementaires, les élus d’Atlantic’Eau ont décidé de fixer un seuil volontaire à 0,10 g/l, alors que la norme autorisée est de 0,9 g/l.

En quoi consiste ce traitement provisoire ?

À l’entrée de l’unité de Saffré, nous avons installé trois bonbonnes de 3,50 m de diamètre, chacune contenant 20 m³ de charbon de houille qui filtre l’eau avant son envoi vers le château d’eau de la Guerlais. Les filtres sont renouvelés à tour de rôle, à quinze jours ou un mois d’intervalle, de façon à maintenir en permanence au moins deux filtres en service. Ils ont été mis en fonctionnement le 15 septembre, et le premier remplacement interviendra courant décembre. Le charbon usagé est ensuite envoyé en Belgique pour y être reconditionné dans des fours à très haute température pour brûler les molécules.

Un dispositif performant, mais aussi coûteux ?

Le coût de cette installation s’élève à environ 500 000 €. Le renouvellement des trois bonbonnes représente un coût supplémentaire d’environ 80 000 €, trois à quatre fois par an. Ce charbon actif provient essentiellement de Chine, mais aussi des États-Unis. Cette dépendance interroge : pour l’instant, les fournisseurs disposent de stocks importants, donc il n’y a pas d’inquiétude immédiate. Mais il serait souhaitable, à terme, de réfléchir au niveau européen à une forme d’indépendance d’approvisionnement.