Le réalisateur Guillermo del Toro ainsi que ses acteurs Oscar Isaac et Jacob Elordi (sans oublier Mia Goth) rendent merveilleusement justice à l’œuvre iconique de Mary Shelley.

Le cinéaste aura mis des décennies à porter son Frankenstein à l’écran, un rêve qu’il a toujours entrevu comme une tragédie et non comme un film d’horreur après avoir visionné, enfant, Boris Karloff dans le long métrage de 1931.

En 149 minutes, il livre une vision émotionnelle forte portée par Oscar Isaac, parfait en Victor Frankenstein, et par Jacob Elordi, éblouissant en Créature (Andrew Garfield devait, à l’origine, tenir ce rôle). Allégorie sur l’arrogance des hommes, les violences et l’obsession, ce Frankenstein à la magnificence gothique n’est pas sans rappeler le Dracula de Francis Ford Coppola, tant au niveau des décors que de l’atmosphère et des costumes.

Photo fournie par NETFLIX CANADA, KEN WORONER

Frankenstein débute non loin du pôle Nord, alors que la Créature pourchasse Victor Frankenstein. En flash-backs, ce dernier raconte son histoire au capitaine du bateau, de son enfance malheureuse aux mains d’un père violent (Charles Dance, glaçant) jusqu’à l’arrivée de Harlander (Christoph Waltz, toujours aussi juste), qui finance ses travaux, et dont la fille, Elizabeth (Mia Goth, merveilleuse), est fiancée à William (Felix Kammerer), le petit frère de Victor.

On retrouvera des thèmes chers au cinéaste, développés notamment dans La forme de l’eau (Oscar du meilleur film), sur ce qui constitue l’humanité… et donc l’inhumanité. Cette opposition constante est abondamment soulignée par la violence crue de certaines scènes (le découpage des cadavres, l’assemblage de la Créature, les torrents de sang qui s’échappent du laboratoire, notamment) et la dureté implacable de tous les personnages masculins.

Photo fournie par NETFLIX CANADA, KEN WORONER

On soulignera de nouveau la force du jeu des deux interprètes principaux, tant Oscar Isaac que Jacob Elordi sont au sommet de leur art, et permettent ainsi à Guillermo del Toro de mettre sur pellicule – et grand écran, dont les écrans IMAX – son long métrage le plus achevé.

Note: 4,5 sur 5

Frankenstein est présenté dans certains cinémas à partir du 17 octobre. D’autres écrans s’ajouteront le 24 octobre avant d’arriver sur Netflix le 7 novembre.