Publié le
18 oct. 2025 à 17h28
Cela n’en finira donc jamais ! Lors de son dernier conseil municipal (voir notre précédent article), les élus de Bonsecours ont voté, à l’unanimité, la prise en charge par le budget de la Ville de la différence entre le tarif des résidents et des extérieurs à la piscine du plateau Est. Une décision que les dix maires membres du Sicaper (Syndicat intercommunal du centre aqualudique du plateau Est de Rouen) n’admettent pas. Ils s’en sont plaints dans un communiqué.
« Servir l’intérêt général »
«Nous, maires des dix communes* membres du Sicaper, à l’origine du centre aqualudique O’Cape, nous réjouissons. Nous nous réjouissons, car nous sommes parvenus, solidairement, à faire aboutir après de très longues années ce projet tant attendu et si complexe d’une piscine sur notre territoire riche de plus de 30 000 habitants. Faire aboutir un nouveau service public de ce type, afin de servir l’intérêt général, n’a cependant pas été sans mal, ni sans difficulté », déclarent ainsi les maires.
Et ils rappellent les déconvenues rencontrées, alors qu’ils avaient opté pour « un équipement exemplaire en matière de traitement de l’eau et de la filtration », auquel ils ont finalement renoncé après une décision de l’Anses (Agence de sécurité sanitaire). Les élus du Sicaper affirment une fois encore que « ce système était légal et fonctionne déjà dans d’autres centres aquatiques, en France et en Europe », mais concèdent toutefois qu’en le maintenant, ils auraient été contraints « de réduire de manière trop importante le nombre de personnes autorisées à venir nager. ce qui aurait provoqué de nombreuses frustrations et aurait réduit les recettes ».
C’est ainsi que la date d’ouverture a dû être repoussée (elle a eu lieu le 4 août dernier), le temps de remplacer le système de filtration et de traitement de l’eau initial, « par un système à perlite et à électrolyseur de sel, système également novateur et retenu dans les équipements les plus modernes ».
Un espace de remise ne forme pour diminuer le déficit de fonctionnement
Les élus du syndicat notent ensuite que depuis l’ouverture, le centre aquatique connaît une grande affluence. « Nous nous réjouissons d’autant plus que celui-ci a été unanimement reconnu comme un équipement exemplaire, et même comme l’un des plus beaux et des plus complets de Rouen et de ses alentours », se félicitent les dix maires dans leur communiqué, soulignant aussi l’existence, à l’étage, d’un vaste espace de remise en forme de grande qualité. « Seul ce type d’installation peut diminuer le déficit de fonctionnement d’un centre aquatique, qui, quoi qu’il en soit, n’est jamais directement rentable financièrement. Le surcoût d’investissement lié à la réalisation de cet étage bien-être sera donc largement compensé par les recettes plus importantes qui en découleront », affirment les élus.
Autre motif de satisfaction pour le syndicat, les tarifs : moins de 4,50 euros pour les habitants des 10 communes et moins de 7 euros pour les autres, sans évoquer les tarifs d’abonnement et les cartes pluri-entrées. Et ce qui les réjouit le plus, c’est que les élèves des dix communes du Sicaper peuvent venir apprendre à nager. « Un grand nombre d’entre elles ont d’ailleurs fait le choix d’y envoyer tous les élèves de leurs écoles élémentaires, soit bien au-delà des préconisations de l’Éducation nationale qui recommande de n’y envoyer que deux niveaux .» Et les dix maires martèlent que toutes les communes voisines du plateau pouvaient adhérer à cette piscine.
Les élus du Sicaper taclent le maire de Bonsecours, sans le nommer
« Certaines de ces communes ont réalisé une consultation publique auprès de leurs administrés, consultation durant laquelle il n’a jamais été caché que la piscine ne générerait aucune recette, et même engendrerait des coûts à supporter par le budget des communes et par les impôts des propriétaires fonciers », insistent les élus, taclant ensuite, sans jamais le nommer, le maire de Bonsecours, en évoquant « certaines communes, qui n’ont même pas laissé l’occasion à leurs résidents de s’exprimer en organisant une consultation publique. Leur choix s’est résumé à suivre celui du maire qui craignait peut-être de ne pas être suivi par ses habitants ».
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Les membres du Sicaper constatent en tout cas qu’une seule commune extérieure au syndicat a sollicité des créneaux pour ses scolaires. Et ils préviennent que ce qui a pu être accordé cette année, « ne constitue en rien une garantie pour les années futures, les priorités devant naturellement rester celles des communes adhérentes ».
Toujours sans le nommer, les élus du Sicaper regrettent que Laurent Grelaud, puisque c’est bien de lui dont il s’agit, n’ait jamais répondu favorablement à leur demande de rejoindre le projet. « À de nombreuses reprises, nous l’avons sollicité pour qu’il nous rejoigne dans ce projet et partage avec nous certes les risques, mais également les bénéfices pour sa population, mais jamais il ne nous a répondu favorablement. »
Un choix « opportuniste » ?
Et ils en arrivent à ce constat, difficile à accepter pour eux, du choix qu’ils qualifient d’« opportuniste », du maire de Bonsecours, « de rembourser à ses habitants le surcoût lié au fait qu’ils ne résident pas dans l’une des communes adhérentes. Cette décision nous semble tout à fait discutable et ne s’inscrit pas selon nous dans un cadre respectueux de l’intérêt général et de la vision d’avenir que mérite notre territoire ».
Main tendue… une nouvelle fois
Pour conclure leur intervention, les élus du Sicaper « tendent une nouvelle fois la main », au maire de Bonsecours et invitent « tous les habitants à manifester auprès de lui leur volonté de rejoindre le syndicat intercommunal du centre aquatique », estimant que « l’exercice du pouvoir n’exclut pas l’écoute, la concertation, l’esprit de solidarité, l’intercommunalité, le respect des règles et des autres, indispensables à l’aboutissement de projets ne pouvant plus être portés seuls aujourd’hui ».
Les enfants de Bonsecours iront à Belbeuf en payant un créneau 30 euros plus cher que les autres. Et nous assumons encore ce choix qui permet de faire tourner la piscine. D’ailleurs, d’autres créneaux sont encore libres. Nous aurions même pu envoyer nos petits des écoles maternelles.
Laurent Grelaud
Laurent Grelaud, qui a évidemment compris que le SICAPER parlait de lui sans jamais le citer, a rétorqué avoir toujours assumé cette position et annoncé les choses dès 2020. « Ils ne sont pas conscients des choses. Ils devraient surtout se poser la question de savoir pourquoi certaines communes adhérentes n’enverront pas leurs écoliers à la piscine, car ils ne veulent pas ou ne peuvent pas payer le transport », a argumenté le maire de Bonsecours, ajoutant que « les enfants de Bonsecours iront à Belbeuf en payant un créneau 30 euros plus cher que les autres. Et nous assumons encore ce choix qui permet de faire tourner la piscine. D’ailleurs, d’autres créneaux sont encore libres. Nous aurions même pu envoyer nos petits des écoles maternelles », conclut, non sans ironie, Laurent Grelaud.
*Amfreville-la-mi-Voie. Belbeuf. Boos. Franqueville-Saint-Pierre. Le Mesnil-Esnard. Mesnil-Raoul. Montmain. Quévreville-la-Poterie. Saint-Aubin-Celloville. Ymare.
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